En 1955, autour du bi-arbre de la Giulietta voyait le jour une barquette conçue pour participer aux courses dans la catégorie Sport Classe 1500. Abarth s'occupe du développement du moteur et réalise le châssis en tôle, tandis que Boano développe la carrosserie inédite.
Les grandes transformations en cours à Portello dans les années cinquante amènent Alfa Romeo à quitter en vainqueur la Formule 1, mais sans pour autant renier l’ADN qui la relie à la course. Alors que 1900 et Giulietta soulignent le concept de « voiture familiale qui gagne des courses » en écrasant la concurrence dans la Classe Tourisme, Alfa développe secrètement des prototypes pour courir dans la catégorie sport.
Après l'incroyable et futuriste 1900 C52 - surnommée « Soucoupe Volante » - c’est le tour de la 750 Compétition. Si la première est unique par la forme ogivale qui enveloppe toute la carrosserie, la seconde est tout aussi « atypique » quant au standard stylistique des voitures Alfa Romeo de ces années.
Le prototype signé 750 (dont le nom ne fait pas référence à la cylindrée mais au code interne qui identifie la Giulietta) est en fait développé en impliquant Abarth, qui s’occupe de l’élaboration du moteur et la construction du châssis, et demande à son carrossier habituel Boano de développer la « robe » originale de la voiture, caractérisée par des styles différents de ceux des Alfas de l'époque.
L'identité d'Alfa Romeo se dégage des trois lobes caractéristiques de la calandre, mais la barquette regorge de solutions nouvelles, telles que le double échappement à gauche et les ailerons arrière.
La 750 Compétition est une barquette biplace à conduite à droite traditionnelle, mais l’habitacle est divisé en deux par une section de carrosserie étroite qui la traverse longitudinalement. Le pare-brise en plexiglas est divisé en deux parties reliées aux petites vitres latérales qui entourent le pilote et le copilote. Au-dessous de la petite portière à gauche s'ouvre une anse dans laquelle sont ancrés les deux silencieux d'échappement « quatre en deux ». Derrière, deux ailerons mènent aux petits phares arrière, tandis qu'un troisième aileron continue l'appuie-tête du pilote.
L’Abarth, qui va à contre-courant par rapport aux voitures de compétition de l’époque qui utilisent des châssis tubulaires, propose un corps porteur en tôle d'acier, tandis que la position avant du moteur combinée à la traction arrière reste classique, de même que la suspension indépendante du pont avant avec essieu rigide au train arrière.
La Giulietta Sprint à double arbre est élaborée : la cylindrée passe à 1488 cm3 et, avec l'adoption de la tête à double allumage, la puissance passe à 145 chevaux pour plus de 8 000 tr/min. La boîte est à cinq vitesses et la vitesse maximale dépasse 220 km/h.
Bien que la voiture ait été testée avec succès et présente de bonnes qualités dynamiques, le projet est abandonné car Alfa décide de ne plus participer à des courses. La 750 compétition présentée est donc un exemplaire unique qui fait partie de la collection de FCA Heritage et est conservé au Museo Alfa Romeo di Arese (musée Alfa Romeo à Arese).