Considérée par la plupart comme étant la plus belle automobile jamais conçue et adoubée par Monsieur Enzo Ferrari lui-même, la Jaguar Type E est un mythe, une icône immortelle. Présentée en 1961, la Jaguar Type E fit l'effet d'une bombe et changea à jamais l'image de la voiture de sport et de sa conception. Jaguar réussi l'exploit de produire une voiture en avance sur son temps, exquise, moderne et terriblement efficace. Le dessin génial signé Sayer sous les directives de Lyons décida des codes que devront suivre tout autre voiture de sport de la décennie, créant un nouveau standard dans le canon universel de la beauté automobile. Le six cylindres XK à double arbre à cames en tête, initié par la XK120 au début des années 50 et couronné de succès aux 24 heures de Mans, fut reconduit dans sa forme la plus puissante (3.8 litres et trois carburateurs SU). Développant plus de 265 chevaux, la Type E bénéficiait également d'un excellent châssis. Conçue comme une voiture de compétition, elle héritait sa structure de la glorieuse Type D avec une semie-coque autoporteuse et un faux châssis avant. Les freins à disques utilisés en compétition et la suspension innovante arrière dotée de quatre amortisseurs télescopiques avec ressorts intégrés et freins montés inboard contre le différentiel, le tout monté dans un berceau séparé ont participé au succès de la Type E. Innovante, magnifique et rapide, la Type E battait également ses concurrentes sur l'attractivité des prix. À sa sortie, elle était trois fois moins cher qu'une 250 GTO...
Déclinée en Coupé et en Roadster, la Type E connaît un succès commercial immédiat en Europe comme aux États-Unis. Les débuts en compétition sont également retentissants. Très vite, la Type E évolue : les attaches capots extérieures sont rapidement remplacées par un système intérieur tandis que les planchers plats se voient être creusés pour un meilleur confort de conduite. L'année 1964 est marquée par le passage au moteur 4.2 litres. En 1967, la série 1 fait place à la série 1.5, introduisant la série 2 (1968). Cette dernière se distingue par un dessin retravaillé (les globes de phares disparaissent) et quelques évolutions comme l'apparition de freins Girling bien plus performants. Une version 2+2 vient compléter la gamme avant que l'ultime version, la Série 3 ne soit introduite en 1971. Complètement transfigurée en GT avec son V12, la Série 3 marquera la fin d'une ère pour Jaguar. La Type E prendra sa retraite en 1973 après 12 ans de production et des milliers d'exemplaires vendus à travers le monde.