Histoire de la Beta Montecarlo
Lancia est rachetée par le groupe Fiat au cours de l’année 1969. Pendant cette période, Lancia doit développer deux coupés avec une spécificité particulière : ils doivent être à moteur central arrière. C’est ainsi que naquit la Lancia Beta.
La Beta est donc la première Lancia sous la nouvelle ère Fiat, la Fulvia étant le dernier modèle hors de la tutelle de Fiat. Cette gamme Beta se trouve ainsi lancée en 1975, complétée par un modèle sportif avec le coupé Montecarlo, censé être une descendante de la Stratos. Dessiné par Pininfarina, cette Lancia Beta Montecarlo affiche pour cette époque un style moderne qui rappelle un autre modèle dessiné par ce designer, avec moteur arrière : la Ferrari Berlinetta Boxer. Le stylisme de la Beta Montecarlo s'incrit dans la lignée des célèbres DeLorean de Giugiaro, sortie la même année, ou encore la Lotus Esprit avec ces lignes anguleuses qui restent une signature des années 1970-80.
À bord, la Montecarlo peut sans problème accueillir 2 personnes grâce à son habitacle aussi moderne que sa carrosserie. Cependant, les contraintes budgétaires de de Fiat ne rendent pas la Montecarlo aussi agréable que les Lancia plus anciennes. L’instrumentation complète fait un ensemble homogène devant le conducteur, même si le volant a deux branches et le pédalier rendent un aspect qui n’est pas spécialement sportif. Le tachymètre qui monte jusqu’à 250 km/h redonne de l’optimisme au pilote.Le moteur est tout nouveau sur ce modèle : un 4 cylindres en ligne 2 litres « double arbre » signé par l’ingénieur Lampredi de chez Fiat. Cette Beta Montecarlo a dans ses entrailles un moteur sonore et puissant complété par un carburateur Weber double corps inversé, avec une puissance de 120ch à 6000tr/min, un bonheur. Ce moteur original est lié à une boîte-pont 5 rapports, qui délivre la puissance par l’intermédiaire d’un demi-arbre creux et plein aux roues arrière. Au quotidien, cette boîte apparaît précise et bien étagée mais ne permet de dépasser les 195 km/h.En 1978, suite à l’arrêt de la Lancia Scorpion, la production de la Beta Montecarlo est suspendue jusqu’à nouvel ordre, le but étant d’écouler les stocks qui restent encombrants. La Beta Montecarlo reste cependant au catalogue jusqu’au Salon de Genève en 1980, ou la 2e série y est présentée. Le nom change puisqu’elle est rebaptisée « Lancia Montecarlo » avec un monogramme spécifique. Le plan mécanique n’évolue que très peu, la 2e série de la Montecarlo est équipée d’une pompe à essence mécanique et d’un allumage qui devient électronique, ce qui augmente légèrement le couple de l’auto. Le plus gros du travail étant basé sur l’esthétique, la planche de bord change, le volant est désormais 3 branches, les sièges deviennent réglables en inclinaison, deviennent en tissu.La Lancia Montecarlo n’est que de courte durée et la production s’arrête définitivement fin 1981, le modèle restant au catalogue jusqu’en... 1984 ! Seuls 5794 coupés Lancia Montecarlo seront produits, auxquels il convient d’ajouter les 1801 exemplaires de la Scorpion américaine.
Notre Lancia Beta Montecarlo
Livrée neuve en 1976, notre Lancia Beta fait partie des modèles de la première série produite. D’origine italienne, cet exemplaire arbore fièrement ses vieilles plaques du pays en forme de botte. Fraichement acquise par Mecanicus, elle appartenait à un collectionneur féru de petites italiennes. Après une importante remise en route et plusieurs centaines de kilomètres parcourus, notre Beta est aujourd’hui fiabilisée. Sa carrosserie blanche et son intérieur rouge cartier offrent une combinaison de couleur des plus désirable. Cette Lancia est dans un excellent état de conservation puisqu’elle totalise seulement 25 000km. Au volant, on retrouve la position légèrement allongée des petites sportives des années 70. On remarque un dossier non réglable d’origine, et des pédales très rapprochées les unes des autres, on sait pourquoi … Le 4 cylindres 2.0L de 120ch est bruyant et vif. Malgré un compteur gradué jusqu’à 250km/h, la vitesse maximale ne dépasse pas les 195 km/h, à voir… Le moteur, réputé fiable, monte facilement dans les tours et la boite de vitesses verrouille fermement les passages de rapports. Les 970 kg (sans rouille) de la bête sont facilement entrainés et on se surprend rapidement à vouloir jouer avec elle. Mais gare au train avant joueur, car le réservoir se trouve lui aussi à l’arrière. En résumé, il s’agit d’une auto avec une ligne hors du commun, propre aux années 70 de Pininfarina. Entièrement d’origine et fiable, cette beta ne demande qu’a rouler.