L'histoire de la Lancia Fulvia Zagato
Carrozzeria Zagato. La simple énonciation de nom légendaire suffit à capter l’attention d’un initié, d’un passionné ou d’un simple amateur. Mieux, parler Zagato c’est émouvoir sans même voir. Difficile de ne pas s’emporter sur un tel sujet. Dès ses premières créations, ses premiers chez-d’œuvre, les compliments se sont banalisés pour décrire l’esthétique et la qualité des travaux signés du Z. Aujourd’hui, les superlatifs manquent terriblement, cruellement même, à l’évocation de ce nom qui fait définitivement partie des grands de la production automobile. Parler Zagato, c’est parler automobile au sens artistique, artisanal. La mécanique sera toujours reléguée au second plan, la marque aussi. Une Zagato, c’est une carrosserie, une robe. C’est une œuvre, une toile, une sculpture. C’est bien plus qu’une auto. C’est simple, la mention Zagato dans la dénomination est un gage d’intérêt, de qualité, d’émotion, de passion. À tel point qu’aujourd’hui ce dernier est devenu onéreux. Zagato est aujourd’hui gage d’un coût : celui de la perfection. Reste-t-il des Zagato abordables ? Heureusement, pour le plus grand plaisir des passionnés, oui. Et pas des moindre.
Alors que Lancia lance la Fulvia avec le très célèbre petit coupé HF en 1965, ce dernier va empiler les succès en rallye remportant le Championnat du Monde en 1972 et de multiples championnats d’Italie. Si Fulvia rime donc avec succès grâce au coupé, sa sœur, la Fulvia Sport ne pourra pas en dire autant. Pour la compétition sur route, Lancia demande à Zagato de lui concevoir un Coupé Sport, bien plus aérodynamique et plus léger que le petit Coupé. Fidèle à sa réputation, Zagato nous offre à travers le coup de crayon de l’immense Ercole Spada (DB4 GTZ, Alfa Romeo TZ et j’en passe) un dessin stylisé, unique, au caractère bien trempé. À l’intérieur, l’habitacle dépouillé trahit l’ambition de la Sport. Si globalement on retrouve les mêmes éléments que la Fulvia Coupé, les sièges Zagato plus enveloppants garantissent un confort de conduite accru. Détails saisissants sur cette auto : l’originalité de l’ouverture du capot moteur et la présence d’un vérin électrique pour l’ouverture du coffre renforce la prestance de la Sport, définitivement au-dessus du lot stylistiquement.
Présentée au Salon de Turin 1965, la Fulvia Sport hérite du même quatre cylindres en V double arbre de 1214 cm2 que le Coupé, délivrant 80 chevaux aux roues avant et est équipée d’une boîte à quatre rapports. Ce moteur en V, à l’aspect peu commun, fut placé en biais afin d’abaisser la ligne de capot au maximum. 202 premières versions en aluminium furent produites avant que la 1.3 ne fasse son apparition. Cette dernière, d’une cylindrée de 1297 cm3, jouissait désormais de 89 chevaux. Les premières 1.3 seront construites en aluminium avant qu’en 1967 Zagato ne passe à une conception en acier et ouvrants en aluminium. Par la suite une version 1.3 S fera son apparition avant que la série deux ne prenne le relais en 1970. C’est précisément cette dernière version de la première série, la 1.3 S qui nous intéresse. Apparue en 1968, elle se distingue par une puissance de 92 chevaux ainsi que l’ajout d’un servo frein. Au volant, la Sport vous met rapidement en confiance. Difficile dès les premiers tours de roues de ne pas s’emporter, tant la prise en main est rapide. L’auto tient merveilleusement bien la route, ce malgré une répartition inégale sur l’avant (68%). L’auto se place sans problème et répond immédiatement. Quant au moteur, le couple de ce dernier nous rappelle que la taille ne compte pas toujours. La Fulvia représente l’essence même de ce que quiconque recherche au volant d’une petite sportive : le plaisir de conduite. Et quoi de mieux qu’une petite italienne ? La Fulvia Sport fait partie de ces rares autos au style atypique qui vous galvanise à son volant. Se prendre pour un pilote n’aura jamais été aussi accessible…
Notre Lancia Fulvia Zagato 1600S
Notre exemplaire est l’un des 800 exemplaires (type 818/750) produits entre 1971 et 1972. Livrée en France en 1972, elle fut immatriculée pour la première fois le 3 juillet 1972. Son premier acquéreur l’a gardée plus de 30 ans, s’en séparant en 2005. Au total cette auto a connu 4 propriétaires dont le dernier en 2013. L’auto soufflant ses 50 bougies cette année, elle mérite quelques soins avant de pouvoir présenter un état concours. Originellement blanche, elle fut repeinte en rouge et capot noir. D’autre part, son moteur de 1600cm3 n’est pas celui livré avec la voiture. Cependant, ce dernier a été refait, intégrant beaucoup d’éléments neufs comme son allumage, ses carburateurs etc… Les suspensions et les freins ont aussi été changés.
D’un point de vue châssis, la maladie de ces autos étant la faiblesse du train avant, notre Lancia a été rigidifiée grâce à des renforts. De même, de la fibre de verre fut ajoutée entre le réservoir et les boucliers arrières. L’avant gauche a subi un léger choc sans que la structure et l’intégrité de l’auto ne soient touchées. L’intérieur est en bon état. Il est important de notifier de la corrosion sous les planchers conducteur et passager. Pour conclure, notre auto est une voiture fonctionnelle nécessitant quelques travaux pour améliorer son état. Elle correspondrait donc à un amateur de sport auto classique (La Fulvia Zagato étant éligible à plusieurs rallyes historiques) ou une personne cherchant une bonne base de restauration.
Frais récents:
- Frein neufs (2022 - 75900km)
- Remplacement du radiateur de refroidissement (2022 - 75900km)
- Distribution (2018 - 75300km)
- Joint de culasse renforcé (2018 - 75300km)
- Ligne d'échappement complète inox (2015 - 74000km)