L'histoire de la 911
Après quatre années de projets et de prototypes, Porsche présente au public au Salon de Francfort en septembre 1963, le modèle qui succède à la 356. Il s’agit de la 901 mais elle changera de nom l’année suivante à cause d’un litige avec Peugeot, mais cela est une autre histoire… Un an plus tard, c’est-à-dire à partir de l’année-modèle 1965, la production en série du modèle rebaptisé 911 commençait.
La 911, tout d’abord produite uniquement sous la forme Coupé, disposait d’une carrosserie auto-porteuse et était propulsée par un nouveau moteur 2,0 litres six cylindres à plat générant une puissance de 130 ch.
Cette première génération possède déjà tous les codes esthétiques qui existent encore aujourd’hui : phares ronds, pavillon plongeant, ailes arrière larges et découpe de vitres en forme de goutte d’eau. Les premières éditions de la 911 étaient équipées d’un moteur « boxer » à six cylindres à plat de 2,0 litres (1 991 cm3), monté à l’arrière, refroidi par air et développant 130 ch, similaire au moteur quatre cylindres de 1,6 litre de la 356. Il était accouplé à une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports « Type 901 ».
Le style est largement dû à Ferdinand « Butzi » Porsche, fils de Ferdinand « Ferry » Porsche. Erwin Komenda, le chef du département de construction de carrosseries de Porsche, a également participé à la conception. En 1967, Porsche présente la 911S, plus puissante, dotée d’un moteur de 160 ch. Pour la première fois, des jantes en alliage de Fuchs, au design distinctif à 5 feuilles, sont proposées.
La version Targa, avec un arceau de sécurité revêtu d’acier inoxydable, apparaît la même année. Porsche craignait que la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) américaine interdise les cabriolets entièrement ouverts, un marché important pour la 356. Elle était équipée d’un panneau de toit amovible et d’une lunette arrière amovible en plastique (bien qu’une version fixe en verre ait été proposée en parallèle à partir de 1968).
En 1969, la série B, légèrement allongée, a été introduite. Elle déplace les roues arrière de tous les modèles 911 et 912 de 57 mm vers l’arrière, augmentant l’empattement de 2 211 à 2 268 mm pour remédier au comportement nerveux de la voiture. L’injection de carburant fait son apparition à la fois sur la 911S et sur un nouveau modèle intermédiaire, la 911E. La puissance des 2.0 S passent à 170ch. En 1970, le 2.0 laisse sa place au 2.2. Les séries E et F prennent le relais, c’est la fin du règne des “2.0 litres”.
Notre 911 2.0 S Targa
Notre exemplaire fait partie de ces toutes dernières 2.0 S. Produites en 1969, il s’agit d’un 2.0 S Targa équipé de l’injection MFI. Bien que les “Soft-Window” - premières Targa du nom - sont recherchées pour leur rareté, les 2.0 S de 1969 à l’injection mécanique sont des perles rares. Si l’on en croit les registres, notre auto serait l’une des 729 Targa de 170 ch produite en 1969 - une vraie rareté ! Notre exemplaire, châssis 119310451 Sand Beige d'origine, a été mis en circulation pour la première fois le 10 juin 1969 soit quatre jours avant… les 24 heures du Mans ! Ayant régulièrement changé de main jusqu’en 2017, date à laquelle elle est acquise par son propriétaire actuel, elle est aujourd’hui en superbe condition. Entièrement restaurée il y a quelques années, elle se présente dans un Slate Grey du plus bel effet à l’intérieur beige refait à neuf. Si le moteur n'est pas matching number, il s’agit bel et bien d’un authentique 2.0 S de 170 ch à injection mécanique, reconnaissable à sa couleur rouge. Ce dernier a également été entièrement revu. La boîte de vitesses est bien celle d'origine. Voilà pour tout amateur éclairé l’occasion unique de pouvoir acquérir une rareté dans un état concours, disposant d'une mécanique fiabilisée.