Notre Triumph TR6
À la fin des années 60, Triumph est confortablement installé comme leader des petits roadsters sportifs. Mais la marque anglaise sent le vent tourner et voit apparaître une nouvelle génération de voitures sportives : ces autos se nomment Porsche 914, Opel GT et Ford Capri. Triumph cherche donc à prendre le tournant esthétique imposé par ces nouvelles références et s’adresse à un ami de longue date : Giovanni Michelotti, dessinateur de nombreuses lignes de Triumph telles que la TR4, la Herald, la Spitfire ou encore la GT6. Malheureusement, surchargé de travail, l’Italien doit refuser l’offre. Alors mis dans l’embarras, Triumph se met en quête d’un génie du design qui lui donnera son nouveau best-seller. Le carrossier allemand Karmann est alors sollicité pour dessiner cette auto qui se veut remplacer la TR5, alors que cette dernière est au sommet de son art. Mais attention, pas question de partir d’une feuille blanche et de laisser une totale liberté aux designers. Triumph souhaite que Karmann touche uniquement aux faces avant et arrière de l’auto. L’allemand doit donc reprendre les portières, le châssis et le pare-brise de la TR5.
Ce modèle est donc présenté en janvier 1968 : la Triumph TR6. À sa sortie, l’auto fera tout de même grincer quelques dents. Les puristes de la marque étant habitués à quelques innovations sur chaque nouveau modèle de la série TR sortant des usines Triumph. En effet, la suspension à roues arrières indépendantes avait été introduite en 1965 avec la TR4A IRS et le six-cylindres était connu depuis la TR5 de 1968. Cette nouvelle TR6 n’offrait donc rien de nouveau et reprenait une partie du design de la TR5. Cependant, quelques améliorations ont été apportées au châssis avec une barre stabilisatrice avant et des roues plus larges ainsi que l’intérieur avec des sièges redessinés et un tableau de bord en bois. De plus, le réservoir d’essence est placé derrière les sièges arrières de manière à étirer la ligne de l’auto. Cela a permis un design plus anguleux et donc plus moderne. Sous le capot, se cache un 6 en ligne 2.5L à carburateurs.
La TR6 fut, avant l’arrivée de la TR7, le modèle de la série TR le plus vendu. Et pour cause, 91 850 autos furent produites, 83 480 furent exportées dans le monde entier et seulement 8 370 vendus au Royaume-Uni. Ce succès commercial s’explique également par son prix contenu : 16 800 francs ou 14 418 Deutsch-marks, ce qui en faisait l’une des voitures les plus abordables de son segment.
Si je devais choisir un mot pour décrire la TR6, FUN. Profiter du son d’un 6 cylindres en ligne les cheveux au vent, décapotable en 10 secondes à la main. C’est ça la TR6 ! Notre TR6 est un modèle importé du Canada en France en 2019. La carrosserie a été entièrement restaurée, sablée et repeinte. Le moteur a été révisé et toujours entretenu, factures à l’appui. Les filtres à air K&N permettent aux carburateurs de mieux respirer. L’échappement neuf laisse s'exprimer le 6 en ligne sans restriction, ce qui pousse à décapoter au plus vite. La capote est dans un bon état général malgré une retouche effectuée côté droit. La sellerie en skaï noir est en très bon état ainsi que le tableau de bord. Tous les éléments électriques fonctionnent parfaitement ainsi que l’Overdrive, non-négligeable lors de longs trajets. Un coupe-circuit est présent dans la voiture, idéal si vous immobilisez votre auto dans une maison secondaire. Pour résumer, aucuns frais ne sont à prévoir sur ce cabriolet typique des 70’s let’s drive !