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Ăcrit par Alexandre_Degrandcourt
Nous les utilisons tous les jours au volant de nos vĂ©hicules, quâelles soient anciennes ou modernes ; ils nous sont indispensables et sont mĂȘme devenus obligatoires au fil de lâhistoire. Je veux bien Ă©videmment parler des accessoires automobiles.
Mais saviez-vous que bons nombres ont été imaginés, inventés par des femmes?
Lâhistoire du brise-vent remonte en 1892, date Ă laquelle (13 juin) est brevetĂ© un « objet de toilette » par Mademoiselle Doumayrou. Cet objet est alors davantage un accessoire de mode pour amĂ©liorer lâaspect de sa voiture et ne pas ĂȘtre dĂ©coiffĂ© lors des promenades.Â
Son succĂšs est tel quâon le retrouve sur presque toutes les voitures dĂšs 1899.
Mary Anderson, Ă©leveuse et vigneronne de lâAlabama, visite la ville de New York, avec ses filles, en plein hiver 1902.
Sous une pluie battante, elle remarque que les conducteurs dâautomobile doivent sâarrĂȘter constamment pour nettoyer lâeau, la neige, la glace et la saletĂ© qui sâaccumulent sur la vitre. Les conducteurs de tram, quant Ă eux, sâexposent au froid en roulant pare-brises ouverts pour mieux y voir.
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De retour chez elle, elle planche sur un dispositif pour nettoyer la vitre. Son idĂ©e est simple : un levier est activĂ© de lâintĂ©rieur par le conducteur, ce qui met en marche un bras composĂ© dâune lame de caoutchouc, puis le ramĂšne Ă sa position originale, enlevant ainsi toutes les gouttes de pluie ou de neige.
Le dispositif peut mĂȘme ĂȘtre enlevĂ© Ă souhait, Ă la fin de lâhiver, par exemple.
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Elle dĂ©pose un brevet pour son innovation en 1905 pour une durĂ©e de 17 ans, mais ne trouve aucun acheteur. Il faut dire quâĂ cette Ă©poque, les voitures ne sont pas encore trĂšs dĂ©veloppĂ©es.
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Plus tard, une autre femme, Charlotte Bridgwood, mĂšre de Florence Lawrence (voir plus bas), amĂ©liorera lâinvention de Mary Anderson, en rendant le mouvement automatique et en remplaçant la lame de caoutchouc par des rouleaux, plus efficaces.
Contrairement Ă Mary Anderson, Charlotte Bridgwood nâa pas cherchĂ© Ă commercialiser ses essuie-glaces automatiques et son brevet a rapidement expirĂ©.
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En 1922, les essuie-glaces ont commencĂ© Ă ĂȘtre installĂ©s de sĂ©rie sur la plupart des modĂšles et Cadillac fait mĂȘme des essuie-glaces automatiques un Ă©quipement standard sur tous ses modĂšles.
Pilote, journaliste et militante fĂ©ministe britannique, Dorothy Levitt Ă©tait une excellente pilote automobile. Elle aimait la vitesse et Ă©tait dâailleurs appelĂ©e « La fille la plus rapide du monde » ; elle se surnommait elle-mĂȘme Motorina.
Ses compĂ©tences en conduite lâont mĂȘme amenĂ©e Ă donner des cours de conduite Ă la reine Alexandra du Danemark et Ă publier en 1909 un manuel de conduite automobile : « The Woman and the car ».
Dans cet ouvrage, Dorothy Levitt recommande entre autres aux femmes de toujours porter un petit miroir, non pas pour un usage esthĂ©tique, mais pour voir la circulation derriĂšre le vĂ©hicule. LâidĂ©e est alors considĂ©rĂ©e comme superflue et ignorĂ©e.
Ce nâest quâune dizaine dâannĂ©es plus tard que les constructeurs reconnaissent lâutilitĂ© de cette innovation. Cette recommandation serait donc Ă lâorigine du dĂ©veloppement du rĂ©troviseur et je dis bien « serait » car lâorigine du rĂ©troviseur reste encore floue.Â
Voici ce que raconte Alfred Fauchet (1888 â 1974), un jeune homme de 18 ans :Â
« Je roulais Ă bord dâune 25 CV Charron-Girardot-Voigt dans la ligne droite de Villeneuve-Saint-Georges Ă Melun. Jâallais doubler une autre voiture, lorsque je vis sur mon pare-brise sur lequel le soleil se reflĂ©tait, une voiture de course. Elle Ă©tait conduite par le grand coureur Fournier et sâapprĂȘtait elle aussi Ă me doubler. Je freinais alors pour Ă©viter un accident. »
Il en prĂ©sente un prototype, mais pourtant câest Henri Cain, un dramaturge parisien, qui dĂ©pose le brevet en 1906. En 1911, celui-ci ira mĂȘme en justice pour porter plainte pour contrefaçon et recevra des dommages et intĂ©rĂȘts de la part de commerçants ayant fait usage de son invention.Â
Quoi quâil en soit le rĂ©troviseur sera dâabord utilisĂ© par les coureurs automobiles, avant de sâinstaller progressivement sur les voitures du quotidien.Â
Lâactrice Florence Lawrence, considĂ©rĂ©e comme la premiĂšre star de cinĂ©ma, fait partie des premiĂšres conductrices dâautomobile aux Ătats-Unis ; la voiture restant encore rare et trĂšs chĂšre au dĂ©but du XXe siĂšcle. RĂ©elle passionnĂ©e dâautomobiles, elle conduisait et rĂ©parait tous les vĂ©hicules de sa collection.
Câest la passion et sa crĂ©ativitĂ© quâils lâont amenĂ©e Ă concevoir, en 1914, un dispositif de bras mĂ©canique qui, activĂ© par un bouton, lĂšve ou abaisse un drapeau installĂ© sur le pare-choc arriĂšre de la voiture, indiquant ainsi si le vĂ©hicule allait tourner.
Plus tard, elle reprend ce principe et installe un signal de freinage (panneau « Stop ») visible Ă lâarriĂšre lorsque le conducteur actionnait le frein. Ces deux systĂšmes nâont malheureusement pas Ă©tĂ© brevetĂ©s.
Ce nâest pas un accessoire automobile en tant que tel mais plutĂŽt une « aide » Ă la conduite routiĂšre qui reste nĂ©anmoins indispensable aujourdâhui.
A lâautonome 1917, en se rendant Ă son bureau prĂšs dâIndio, en Californie, la mĂ©decin June McCarrol emprunte un tronçon dâautoroute sur laquelle elle fit une sortie de route. Elle pensa alors quâune ligne de dĂ©marcation aurait permis dâĂ©viter lâaccident.Â
Voici sa déclaration quelques années plus tard :
« Ma Ford model T et moi nous sommes retrouvĂ©es face Ă face avec un camion sur lâautoroute pavĂ©e. Il ne mâa pas fallu longtemps pour choisir entre une couchette de sable Ă droite et un camion de dix tonnes Ă gauche ! Puis jâai eu lâidĂ©e dâune ligne blanche peinte au centre des autoroutes du pays par mesure de sĂ©curitĂ©. »
McCarroll ne tarde pas Ă communiquer son idĂ©e aux autoritĂ©s locales mais ces derniers ne donneront pas suite. Elle ne renonça pourtant pas et prit lâinitiative de peindre Ă la main une bande blanche au milieu de la route, Ă©tablissant ainsi la largeur rĂ©elle de la voie pour Ă©viter des accidents similaires.Â
Par lâintermĂ©diaire de lâIndio Womenâs Club et de nombreuses organisations fĂ©minines similaires, McCarroll a lancĂ© une vigoureuse campagne dans tout lâĂtat au nom de sa proposition. En novembre 1924, lâidĂ©e fut adoptĂ©e par la California Highway Commission et 5 600 km de lignes furent peintes pour un coĂ»t de 163 000 dollars (Ă©quivalent Ă 1,92 million de dollars en 2018).
Plus tard, lâidĂ©e fut adoptĂ©e dans le monde entier.Â
Pour rendre hommage Ă cette invention, une plaque commĂ©morative Ă la mĂ©moire de McCarroll a Ă©tĂ© scellĂ©e Ă lâintersection du boulevard Indio et de la rue Fargo Ă Indio, en Californie. La plaque est situĂ©e aux coordonnĂ©es GPS 33°43.260âČN 116°13.040âČW.
Merci Ă Alexandre Degrandcourt pour cet article đȘ