Présentée en Février 1985, la 944 Turbo suit les traces de sa devancière - la 924 - et confirme la volonté du constructeur allemand de faire de ses petites autos à moteur avant une priorité. Si la mayonnaise n'a pas réellement pris avec la petite 924 et ce même avec la version Turbo, Porsche prend donc la décision de concevoir un tout nouveau modèle, plus élitiste et plus performant. Pour cette nouvelle auto, Porsche abandonne le semi-bloc Audi pour un moteur entièrement maison, un quatre cylindres qui ne sera en réalité qu'un demi V8 de 928. Côté esthétique, la look wide-body de la 924 Carrera GT sera reprit. La Turbo inaugure une nouvelle face avant avec des clignotants et anti-brouillards intégrés ainsi qu'une lèvre avant pensée pour créer un effet de sol. Les phares pop-up, signature des années 80, sont évidemment reconduits. Le traitement aérodynamique de la carrosserie permet à la 944 Turbo de bénéficier d'un Cx de 0.33 et donc de jouir d'un comportement très sain à haute vitesse. Pour les jantes, les fabuleuses téléphones sont de série. Les amateurs de Fuchs ne seront pas délaissés, avec deux versions disponibles en option. Dans l'habitacle, la 944 Turbo introduit un tout nouveau tableau de bord qui sera d'ailleurs repris par la suite sur la 944 Phase 2. Un manomètre de pression de Turbo fait également son apparition, un détail cool qui saura séduire tout pétrolhead qui soit.
Dans le compartiment moteur, le 2.5 litres se voit équipée d'un KKK de type K26/6 disposé sur la gauche du moteur, à l'opposé des collecteurs pour optimiser sa température. Tout est fait pour que le Turbo ne surchauffe pas et ce jusqu'à l'utilisation d'une pompe à eau électrique qui maintient la circulation des fluides après arrêt du moteur.
L’échangeur eau/huile des 944 atmosphériques est conservé et complété par un radiateur d’huile extérieur régulé par un thermostat. La gestion électronique Bosch se voit équipée d'un deuxième boîtier KLR agissant sur la wastegate, en plus du boîtier DME. L’ouverture dépend à la fois de la pression de suralimentation, mais aussi de la limite de cliquetis mesurée par une sonde située entre le deuxième et le troisième cylindre. L'arbre à cames fait lui aussi l'objet d'une modification pour réduire légèrement la levée à l'échappement. Les soupapes d’admission sont spécifiques et les soupapes d’échappement ont des tiges remplies au sodium pour réduire leur échauffement. La culasse reçoit des conduits d’échappement avec un revêtement en céramique et les pistons en aluminium des modèles atmosphériques sont remplacés par des pistons forgés plus creusés, permettant ainsi d’abaisser le rapport volumétrique à 8:1. Doté de parois plus épaisses que celui du modèle atmosphérique, le bloc 2.5 litres de la Turbo est plus lourd de 6 kg. Toutes ces modifications font passer la puissance de 165 ch à 220 ch à 5800 trs/min, pour une vitesse maximale de 250 km/h. Le couple et la souplesse le 944 Turbo en font une auto redoutable face à ses concurrentes, et surtout face à l'Alpine GTA V6 Turbo. La 944 s'impose sur le marché comme un réel outsider. Elle rivalise avec les grandes (Ferrari 308, 911 etc) et son prix abordable en font une auto très intéressante... Encore aujourd'hui ! Son look intemporel fait d'ailleurs toujours le même effet. Bien que souvent mal aimée par les amateurs de la marque, la 944 Turbo - au même titre que les autres PMA - est une auto fantastique, un classique qui faut essayer à tout prix.