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Petit lexique des cheveux au vent

Mecanicus vous propose actuellement à la vente deux autos dont les termes vous sont peut-être étrangers. D’un côté l’Aston Martin DB2 DHC Vantage, de l’autre côté la Jaguar XK150 Drophead Coupé. Dans ces noms, il y a la même indication : celle que l’auto est faite pour rouler cheveux au vent. Des cabriolets ? Alors c’est encore un autre terme. Parce que pour les voitures ouvertes, ces termes sont très nombreux ! On vous propose un lexique pour vous y retrouver.

Le cabriolet

L’automobile n’a rien inventé quand il s’agit des noms des carrosseries. En fait c’était même plus simple de replonger dans la nomenclature des voitures hippomobiles. Berline, Coupé, Torpédo, Phaëton existaient avec des chevaux devant et pas sous un capot.

Le cabriolet aussi. Il désignait une petite voiture légère. Tellement légère qu’elle faisait des cabrioles sur les “routes” et chemins empierrés du XVIIe (siècle, pas arrondissement).

Le terme est resté au moment où sont apparues les voitures automobiles… fermées du moins. Car les premières étaient souvent à l’air libre. Du coup on a gardé le même nom pour des voitures deux places, légères et découvrables. On dit bien découvrables car les cabriolets peuvent se parer d’un toit en toile (capote) ou en dur (Eclipse, Coupé-Cabriolet). Autre signe distinctif important du cabriolet, les portes n’ont pas d’encadrement et l’auto possède bien un pare-brise. Et vous allez voir que c’est plutôt important.

MGB

Le roadster

Les termes cabriolet et roadster ont fini par se mélanger. Pourtant les deux sont différents. Déjà, le premier est bien français, le second est bien anglais. Il désigne aussi une automobile à deux places, plutôt légère et décapotable. La différence vient des fenêtres latérales. Quand le cabriolet en comporte, elles sont absentes des roadsters.

Cela ne fait que renforcer le côté sportif avec du poids en moins et cela permet également d’avoir des autos à l’habitacle plus ouvert, pour plus de sensations et un meilleur accès à bord.

Si le terme roadster existe encore, cherchez bien dans votre tête… il ne correspond plus à la définition originelle. Évidemment les roadsters les plus mythiques sont venus d’Angleterre dont les constructeurs MG, Triumph, Austin Healey ou Morgan s’en étaient fait la spécialité dans les années 40, 50 et 60.

Triumph TR3

Le spider et le spyder

Si on vous dit que ça a un rapport avec votre belle-mère, vous comprenez ? Non.

Le nom a une origine un peu compliquée. En Europe on propose des voiture, hippomobiles puis automobiles avec une carrosserie Phaëton. Leur forme entraîne l’apparition d’un surnom aux USA : le Spider pour la ressemblance à avec une araignée (c’était avant la prohibition hein). Mais finalement le terme va arriver en Europe via un équipement répandu sur les phaëtons, le “siège de belle-mère”. Sur un Phaëton le chauffeur est à l’air libre et les deux occupants de l’arrière sont couverts. Quand la belle-mère s’invite, on l’installe dans un strapontin rabattable qui est aménagé dans le coffre… à l’air libre. Pas forcément très agréable. Ce siège va finir par s’appeler Spider et la carrosserie Spider sera liée à l’installation du dispositif.

Spider sur une Traction 7C

Pour autant cela ne sera vrai qu’un temps. Le mot est réellement repris de façon “officielle” par les marques Maserati et Porsche (Spyder et Spider) pour désigner des autos qui sont des découvrables… mais ne comportent plus ce siège. Petit à petit la définition va évoluer et désigne maintenant des autos conçues pour être des voitures à l’air libre… ou alors il est utilisé uniquement pour des raisons marketing et désigne un cabriolet.

Le Speedster

Le Speedster. Qu’est-ce que c’est que ça ? Là encore on retrouve la marque Porsche à la fabrication mais l’idée vient des USA et du génie du marketing et père de certains des plus mythiques des cabriolets (Alfa Giulietta Spider, Mercedes 300 SL Cabriolet, BMW 507) : l’importateur Max Hoffman. En plus des marques précédemment citées, il importe aussi les Porsche ! Sa clientèle aime rouler les cheveux au vent mais, très vite, elle a aussi des envies de sport. Il demande à Porsche de créer une Porsche 356 Cabriolet encore plus dépouillée, plus légère aussi et pas chère. On va donc la doter d’un saute-vent, la dépouiller d’une partie de ses équipements et proposer une capote tout symbolique.

Pour le nom, il contracte Speed et Roadster, cela donne le Speedster. Le nom sera ensuite attaché à plusieurs séries de 911 mais aussi à une Opel basée sur une Lotus !

Porsche 356 Speedster

Le Targa

Oui, encore Porsche ! Décidément ! Si la Porsche 901 était bien prévue pour être déclinée en cabriolet, le constructeur le faisait déjà sur la 356, le surplus de puissance du 6 cylindres entraînait des soucis évidents de rigidité. Mais en ajoutant un arceau derrière les sièges, le souci était réglé. Porsche déposa le brevet en 1965 et choisit un nom qui faisait référence aux premières grandes victoires scratch de la marque : celles de la Targa Florio. Le concept était né et sera ensuite repris par de nombreuses marques souhaitant proposer une carrosserie hybride. Ainsi la Chevrolet Corvette en fut friande, avec son T-Top la C3 “Coupé” pouvait mettre ses occupants à l’air libre assez simplement, alors même qu’une version cabriolet était proposée.

Porsche 911 Targa Prototype

Le Drophead Coupé

Pour terminer, on revient à nos moutons, nos deux anglaises. Dans leur nom apparaissent les termes DHC et Drophead Coupé. En réalité, le premier n’est que l’acronyme du second. Tout part de la carrosserie de coupé, qui désigne une auto à deux ou 4 places, mais à deux portières et avec, normalement, un arrière effilé et pentu. Vous n’avez rien remarqué ? En fait pour les anglophones, cette carrosserie coupé n’est pas liée automatiquement à une voiture fermée.

Deux termes sont alors mis en opposition pour regrouper ces autos. D’un côté les FHC, Fixed Head Coupé dont la “tête fixe” signifie juste que l’auto présente un toît fixe, en dur, qu’on ne peut enlever. Du coup, l’opposition c’est le Drop Head Coupé, dont on peut “jeter la tête”, c'est-à-dire enlever le toit, du coup il est généralement en toile. Et c’est également la définition quasi exacte de notre bon vieux cabriolet ou d’un autre terme anglais : convertible qui est encore plus clair (surtout vu le niveau d’anglais dans l’hexagone).

Les deux termes ont beaucoup été utilisés par les marques Jaguar et Aston Martin, notamment à l’export, en voici la preuve !

Aston Martin DB2 DHC Vantage
Jaguar XK150 DHC

 

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