Il était bien triste ce Mondial 2022. Même en voyant le verre à moitié plein, on ne pouvait clairement pas parler de grand succès et beaucoup de constructeurs manquaient à l’appel. Quelques raisons de se réjouir étaient tout de même présentes, notamment chez Alpine. On y retrouvait une nouveauté, avec un moteur thermique (si, si) : A110 R, dernière évolution en date, encore plus méchante et admirée par de nombreux visiteurs. Si la “nouvelle” Alpine ne cesse de monter en puissance, c’est finalement une évolution logique qu’on retrouve dans l’ADN même de la marque.
De quoi parle-t-on avec A110 R ? D’une Alpine “racing” ? Non, même les communiqués l’annoncent, c’est ici une A110 Radicale.
Dans les faits, on a travaillé sur l’aéro, le poids et la puissance. En gros ce que réclament certains depuis la renaissance d’Alpine avec ce nouveau modèle en 2017.
Côté poids : 34kg de gagnés. L’auto étant déjà particulièrement travaillée sur ce point, on entre ici dans le domaine des gains marginaux avec des kilos grapillés par-ci par-là, notamment sur les éléments de confort.
Côté aéro, on a voulu à la fois améliorer l’appui, ce qui aurait voulu dire l’ajout d’un aileron, et diminuer la trainée, ce qui exclut l’aileron ! Du coup le capot, la lunette arrière et le diffuseur sont retravaillés et sont spécifiques à cette version R.
Enfin, le 1.8 litres offre enfin les 300ch demandés depuis le début. Ceux qui pourraient vraiment faire de la dieppoise une concurrente des Cayman ! Dans les faits, cela permet de faire descendre le 0 à 100 à 3,9 secondes.
En plus de l’A110 R “de base”, une série limitée, développée avec Fernando Alonso et limitée à 32 exemplaires (comme le nombre de ses victoires en Grand Prix) est proposée. Ils sont déjà tous vendus (et la liste d’attente est énorme), mais on peut s’interroger sur l’idée même de cette série limitée dont l’annonce a été faite après que l’Espagnol ait annoncé son départ d’Alpine pour rejoindre Aston Martin !
Cette fois, quand on vous parle d’A110, ce n’est pas de la moderne, mais de l’ancienne. L’auto était le troisième modèle de la marque. Oui, beaucoup oublient que les A106 et A108 l’ont précédé et que l’A110 n’était d’ailleurs qu’une évolution de la seconde.
L’A110 originale qui fêtait ses 60 ans lors du Mondial (sans même y être présente, dommage) n’a pas cessé de monter en puissance au cours des années.
Dites-vous que les toutes premières autos empruntaient le Cléon de 956 cm³ proposé sur la R8. La puissance était alors de 55ch SAE !
Très vite on va monter en puissance. En 1964 les Cléon 1108 cm³ débarquent et ils sont deux. Celui de la R8 Major propose 66ch sur l’Alpine A110 1100 VA et celui de la R8 Gordini propose 95ch sur l’Alpine A110 1100 VB.
D’ailleurs, la puissance des Alpine A110 ne va plus s’arrêter d’être liée à celle des “Gordes”. En 1966, la Renault passe au 1300 et l’Alpine devient 1300 S. Le 1296 sort 115 puis 120ch. L’année suivante, la 1300 G reprend le nouveau 1300, le 1255 et ses 103ch.
D’autres “Cléon Fonte” animeront les Alpine A110 mais ils ne marqueront pas la continuation de la course à la puissance, la V85 étant plutôt une entrée de gamme.
En revanche, on va se mettre à greffer le “gros” Cléon Alu sous le capot arrière des Berlinette. Certes, les premières jouent la “douceur” avec l’A110 1500 qui reprend le 1470 modifié pour les Lotus Europa puis avec la 1600 avec le 1565 de la R16 TS. La puissance est inférieure au moteur Gordini mais la souplesse s’améliore.
En 1970 le Cléon-Alu devient le moteur star. En même temps, la R8 Gordini a quitté la production et il faut un autre moteur. Dans l’A110 1600S on prépare le moteur de la R16 TS qui atteint alors 125ch DIN ! La S/SC lancée l’année suivante reçoit toujours le moteur de la 16 TS mais il a grimper en cylindrée avec 1605 cm³ et il sort alors 127ch. On en restera là côté puissance, les A110 1600SI qui reprennent le moteur de la Renault 17 TS à Injection ne feront pas mieux.
Dans le même temps, contrairement à l’A110 R, on n'a pas vraiment travaillé sur l’aéro (sujet peu pertinent à l’époque pour des autos de route) ni sur l’allègement puisqu’il n’y avait pas grand-chose à enlever dans une Alpine A110.
Pour autant, on a vu des Alpine A110 encore plus puissantes, sur les autos de rallye. Une 1600 Groupe IV sort 155ch. Tout en haut, on trouve même des 1800, toujours avec le Cléon-Alu, et là on a vraiment travaillé le moteur pour atteindre les 200ch. D’ailleurs, ces autos sont certes de pures autos de sport, mais on peut les conduire sur la route. Elles sont renforcées, et l’aéro est parfois retravaillé, notamment sur les très méchantes Groupe V. L’inspiration de l’A110 R ? Probablement.
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