Quand certaines populaires n’ont jamais pu se départir de leur image vieillotte, voire de voiture de papy, d’autres s’en sont mieux tiré. Chez Renault, on a misé sur le sport pour séduire les jeunes et s’offrir une belle image, y compris avec LE best-seller de la marque, la Renault 5.
Quand on parle de débuts calmes pour la Renault 5, on parle de sa conduite. La petite populaire qui fête ses 50 ans en 2022 est tout de suite adoptée par les conducteurs français. Basée sur la plate-forme de la R4, elle en reprend le moteur Billancourt qu’elle mixe avec des Cléon Fonte sur les autos plus haut de gamme.
Côté carrosserie, c’est bien plus moderne que tout ce que propose le losange par ailleurs. Le hayon s’impose comme une marque de fabrique et pour le côté compact, on le souligne en ne proposant l’auto qu’en trois portes. Les pare-chocs sont en plastique, les phares rectangulaires, l’auto a tout pour plaire.
En 1974, la Renault 5 s’offre son premier titre de voiture la plus vendue de l’année. Un titre qu’elle gardera 10 ans.
En Avril, la R5 s’est dotée d’une nouvelle venue dans la gamme : la LS. Elle adopte un Cléon-Fonte plus gros avec 1289 cm³ et 64ch à la clé. Avec 155 km/h en pointe, c’est sûr, c’est la plus performante de la gamme. Pour appuyer sur le côté sportif, on adopte des roues inédites et des phares à iode à l’avant. Surtout, elle se dote d’un compte-tour, l’apanage des autos sportives de l’époque.
Si la LS n’a pas laissé un énorme souvenir c’est parce que sa carrière fut courte. Dès l’année modèle 1975, six mois plus tard, elle devient la Renault 5 TS dont le nom évoque plus de souvenirs. Quelques équipements en plus confirment que l’auto coiffe la gamme.
On notera qu’elle sera la base de la Renault 5 Monte Carlo, une rare série limitée de Mars 1978. 2400 exemplaires au programme avec une esthétique qui rappelle la livrée Calberson des R5 engagées en compétition.
L’idée d’offrir des autos sportives fait son chemin. La TS va être dépassée à partir de Mars 1976 par la toute nouvelle Renault 5 Alpine. Elle délaisse l'appellation Gordini des sportives précédentes… sauf en Angleterre pour des raisons de marque déposée.
Le moteur cléon passe à 1397 cm³ et 93 ch. On l’accouple à une boite 5 qui permet de tirer jusqu’à 175 km/h ! On la reconnaît tout de suite avec ses “A5” sur les ailes, les flancs et la face avant. Les pare-chocs ne sont plus gris mais noirs et on a ajouté un spoiler et des anti-brouillards à l’avant. Pas de changement à l’intérieur, c’est celui de la TS avec un volant Moto-Lita en plus.
Salon de Paris 1980. Renault est alors LE constructeur qui brille avec des moteurs Turbo. Après les 24h du Mans, les premières victoires arrivent en F1. Et comme on veut homologuer une voiture de Groupe 4, basée sur la R5, on ne fait pas les choses à moitié. Si le moteur V6 PRV a été envisagé, ce sera bien un cléon qui se retrouvera sous le capot. En l'occurrence ce sera le 1397 cm³ avec un gros Turbo Garett T3. L’avantage c’est que même avec l’équivalence du Turbo, on reste sous les 2 litres pour l’homologation. Épaulé par un Intercooler et une Injection Bosch, le moteur sort une puissance 160ch.
Ce moteur est placé à l’arrière, juste derrière les sièges (placés au-dessus) du réservoir et surtout, dans l’habitacle ! La carrosserie est bodybuildée et impressionnante. La Renault 5 Turbo en impose et va se faire vraiment remarquer, notamment en rallye où les premières victoires arrivent dès les 400 exemplaires (synonymes d’homologation) produits.
Il faut attendre 1982 pour voir deux évolutions côté Renault 5 sportives. La Renault 5 Alpine tire sa révérence… mais elle est immédiatement remplacée par la Renault 5 Alpine Turbo. Non, le moteur n’est pas le même que celui de la Turbo. La R5 Alpine Turbo reprend bien le 1397 cm³ mais dans une version assagie dont la puissance se limite à 110 ch. Le petit plus ? Si les A5 disparaissent, on la reconnaît avec ses jantes dont le dessin reprend une turbine… de Turbo !
Toujours en 1982, la Renault 5 Turbo devient Turbo 2. Au salon de Paris, elle débarque avec une grosse refonte destinée à limiter les coûts. Les panneaux en aluminium (portes, pavillon, hayon) ont été remplacés par de l’acier. L’intérieur si original de la première mouture est remplacé par… celui de l’Alpine Turbo. Tout de suite, c'est beaucoup moins sexy !
Si les Renault 5 sont de plus en plus performantes, on fait évoluer celle qui est désormais la “petite” TS. Voilà la R5 TX. Elle est techniquement identique à la TS mais mieux équipée. Pour la reconnaître, on adopte des vitres teintées bronze, des jantes spécifiques, un filet sur la carrosserie ou encore une TX sur l’avant du capot. Côté équipement, la direction assistée est de la partie, les vitres électriques aussi quand le volant et le pommeau de levier de vitesse sont gainés de cuir.
Dernière sportive de l’histoire de la Renault 5, la Lauréate Turbo. Elle apparaît en Mars 1983 et se reconnaît avec ses pare-chocs teintés couleur carrosserie.
La Lauréate est un peu la “dernière série”. Les différentes versions de Renault 5 quittent le catalogue entre 1984 et 1985, remplacées par les Supercinq. En fait c’est la Renault 5 Turbo qui fait de la résistance, les derniers exemplaires sortant en 1986.
Une belle carrière pour une auto qui s’est faite remarquer !
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