Aujourd'hui, Mecanicus et Fiat vous présentent une nouvelle vidéo tournée lors de Une Nuit au Musée (à revoir par ici). C'est l'Abarth Monoposto des records. Une histoire liée intimement à Carlo Abarth puisque, non content d'en être le constructeur, il en fut aussi le pilote. Alors on s'est dit qu'on pouvait rendre hommage à l'homme.
Carlo Abarth voit le jour à Vienne en 1908. Son nom est alors Karl Alberto Abarth, un nom bien autrichien, mais son père est d'origine italienne et ça va conditionner le reste de son histoire.
À 15 ans, voilà son premier coup de foudre pour la mécanique. Il s'inscrit dans un club de motos et court ses premières courses.
Deux ans plus tard le voilà dans le monde de l'automobile. Il travaille alors, en Italie, chez Castagna. Il y construit des châssis de moto et de vélo pendant deux ans. De retour en Autriche, il va travailler avec Motor Thun et Joseph Opawsky. Dès 1928 il se fait remarquer comme pilote moto en enlevant sa première victoire sur une James Cycle. Sa carrière va être couronnée de succès puisqu'il va être sacré 5 fois champion d'Europe !
Cependant en 1933 il a un grave accident à Linz. Abandonnant le pilotage, il se concentre sur la construction d'un side-car ayant pour but de battre le train Orient Express sur le trajet Vienne-Ostend, deux villes distantes de 1300 km ! En 1934 il déménage en Italie et rencontre Anton Piëch, beau-fils de Ferdinand Porsche. Il se lie à lui... mais surtout à sa secrétaire qu'il épouse !
En 1939 il a repris le guidon mais un nouvel accident en Slovénie lui vaut un gros séjour à l'hôpital. Par la suite il emménage dans le pays et travaille chez Ignaz Vok.
Après la seconde guerre mondiale, il revient sur la terre de ses ancêtres et s'installe à Merano. Il change alors son nom et devient officiellement Carlo Abarth. En étant proche de la famille Porsche, il va être à l'origine de la création de CIS Italia, qui deviendra plus simplement Cisitalia, avec Rudolf Hruska et Piero Dusio. Les autos sont en partie étudiées par Porsche et construites en Italie.
Carlo Abarth est au départ un ingénieur technique mais il se retrouve vite propulsé au rang de directeur sportif de la marque, engagée sur bien des fronts, notamment en monoplace.
Cependant en 1949 Dusio part pour l'Argentine. Cisitalia continue mais Abarth revend ses parts de la société pour voler de ses propres ailes.
En 1949, Carlo Abarth s'associe avec le pilote Cisitalia Guido Scargliarini pour fonder Abarth & C. à Bologne. Le logo reprend le signe astrologique de son patron : le Scorpion. Les premières Abarth engagées en course seront des Cisitalia 204. La squadra Abarth compte alors comme pilote Nuvolari, Cortese et Taruffi !
En 1951, la jeune entreprise déménage pour gagner le centre névralgique de la production automobile italienne de l'époque : Turin. Abarth y produit divers accessoires de préparation pour Lancia, Fiat et Simca, majoritairement des pots d'échappement reconnus pour leur sonorité.
La préparation complète d'autos vendues comme des Abarth arrive peu après. Une des premières collaboration est avec Fiat. C'est avec ces préparations que se fera connaître Abarth, tant sur des modèles de route comme la 500 Abarth qu'avec des modèles 100% Abarth mais utilisant des mécaniques Fiat. On trouve à ce titre des petites autos qui courent partout en Europe, la 750 GT, carrossée par Zagato étant une des plus connues.
Mais la marque au Scorpion n'hésitera pas à préparer des autos d'autres marques. On note ainsi des Simca Abarth, sur base Simca 1000, bien avant l'apparition des versions Rallye. Chez Porsche, c'est la 356 qui sera revue avec la Carrera GTL Abarth.
Carlo Abarth a longtemps voulu chasser des records de vitesse. La Monoposto 1000 des Records en est un bel exemple, avec une anecdote à base de pommes qu'on vous raconte dans notre vidéo du jour :
Malgré les autos construites sous son nom et malgré les collaborations avec d'autres marques, ce sont les Fiat Abarth qui sont les plus reconnues. En 1971 le grand constructeur absorbe son préparateur. Abarth restera la marque qui badge les modèles sportifs. D'ailleurs les autos de rallye du groupe seront exclusivement des Abarth, pour un temps au moins.
Carlo Abarth reste à la tête de la société pour un temps. Mais il finit par lâcher les commandes et se retire à Vienne où il décède en 1979.
Les Abarth disparaîtront du catalogue Fiat dans les années 80, mais la société préparera toujours les versions sportives des années 90 et du début des années 2000. La résurrection de la 500 sera l'occasion pour Fiat de remettre le Scorpion au goût du jour avec des préparation très poussées sur les 500 et autres 124.
Photos : News d'Anciennes et FCA Heritage