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Coup d'oeil dans le rétro #24 - Ars Classic, la passion de l’excellence

Pour rejoindre Ars Classic, il faut suivre une route aux paysages impressionnants bordés des contreforts du Massif de la Sainte Baume qui mène au circuit Paul Ricard au Castelet. C’est en effet à quelques encablures de la piste que se trouve avec une discrétion presque confidentielle, un atelier de restauration et d’entretien de voitures prestigieuses, confiées à la dextérité et à l’expérience du maître des lieux, Marc Monpribat qui officie seul aux commandes depuis plus de 7 ans.

Marc Monpribat
Plaque

Marc est originaire de l’Est de la France. Avec un père militaire passionné de voitures et de motos, on le retrouve petit garçon spectateur ébloui aux courses de côtes et aux rallyes d’Alsace. Il va tout naturellement suivre un cursus de mécanique avec le souci de se donner le plus de compétences et d’ouvertures possibles. Mais très vite, la mécanique des voitures classiques l’ennuie et il rejoint avec bonheur une écurie de Formule 3 à proximité du circuit de Magny Cours bien connu pour ses grand prix de Formule 1. Et quand on met le pied dans la course, on n’en sort pas comme ça, les voitures étant par définition exceptionnelles, le travail de précision particulièrement exigeant, ce qui lui va plutôt bien. Il intervient donc sur cette période de sa vie professionnelle sur des Proto, des Formule 3000, F1, VEC et sur les voitures des événements Peter Auto qu’il affectionne particulièrement.
A faire le tour du monde, il arrive un moment où l’envie de se poser et de fonder une famille est visiblement plus forte que l’univers de la compétition automobile. Marc collabore chez AGS au Luc et spécialisé dans la mise au point des boîtes automatiques, il participe entre 2000 et 2006 à la réalisation de deux bi-places en F1, pour la gestion de l’hydraulique, de l’entretien, de la programmation. Construction, mise au point, essais font partie de son quotidien. 
Le besoin de défis nouveaux le mène alors comme pilote d’essai et mécanicien pour le développement d’un véhicule militaire prototype de très haute technologie, puis il devient responsable du parc d’un collectionneur présent sur les grandes ventes de véhicules de prestige et en particulier celles de la marque Ferrari.  La fréquentation de ces modèles de 2006 à 2014 lui permet de développer de nombreuses compétences sur la marque italienne, course et GT, et sur les autres consorts, Maserati et Lamborghini. 

Lamborghini
Ferrari

Il fait le choix en 2014 de se mettre à son compte avec quelques clients fidèles. Pourquoi devenir spécialiste des italiennes ? Spécialité peu représentée en France, elles sont « un moteur et une sonorité ! ». Il va sans dire que les modernes sont accueillis au garage avec autant de soin et de passion que les vielles dames prestigieuses.
La première voiture qui lui sera confiée pendant deux ans est une Maserati Mistral Cabriolet 4 litres appartenant à un client connaisseur et particulièrement exigeant. 
Il s’agit alors de développer l’image de marque de la société, de se construire un réseau de professionnels et de sous-traitants fidèles et de confiance, aptes à collaborer avec la même exigence pour les pièces, les peintures à l’ancienne et la carrosserie. 
Ainsi, Marc fait appel à Gonin Moteur dirigé par  François Delaty, un professionnel passionné, capable de radiographier,  remétalliser des vilebrequins à la perfection, recréer des pièces de Lamborghini, celles d’origine étant rares voire inexistantes, rendant ainsi du même coup le moteur plus fiable et plus performant à moindre coût. Storic Carrosserie, à Marseille, un jeune carrossier passionné qui a repris l’entreprise paternelle, capable à titre d’exemple de retrouver un bleu vert très rare d’époque suit les restaurations d’Ars Classic. La sellerie est assurée par une maison de renom, la Sellerie Baron à Marseille, tenue par Monsieur Laupretre, ancien compagnon ou la Sellerie du Mont Ventoux dirigée par Monsieur Bonfils. Tous ces professionnels accompagnent Marc dans ses restaurations minutieuses et parfois impressionnantes. 
Au niveau mécanique, dans le souci constant de fournir le meilleur service, tout est mis en œuvre pour éviter les surprises de dernière minute malgré toutes les précautions prises. Les moteurs passent au banc d’essai démarrage pour vérification et validation. Avant la remise du véhicule au propriétaire, un rodage systématique de 500 km est effectué suivi d’une deuxième vidange, un nouveau filtre à huile, avec resserrage de culasse et réglage de carburation si nécessaire. 
Une magnifique Maserati Bora jaune, grande coque vide, trône dans le garage et attire rapidement l’œil de la visiteuse.

Bora
Bora
Bora
Bora

On est en 2015 à Nice. Ars Classic expose la Maserati Mistral Spyder 4 litres au Salon Riviera. Un client de passage interroge Marc sur sa connaissance de la Maserati Bora, voiture relativement peu courante et lui annonce en avoir acheté une de 1971 en provenance des USA, qui se trouve actuellement en mer pour rejoindre son nouveau propriétaire. Celui-ci a fait son achat sur dossier photographique, détail qui n’en est pas un et qui justifiera tout ce qui va suivre hélas. A son arrivée en France, la voiture est convoyée du Havre jusqu’à Marseille en camion et, mal arrimée, elle subit de nombreux chocs au cours du trajet et arrive à destination dans un état visiblement dégradé. 
Vendue comme roulante, l’estimation débute. La mise en contact est tenté après l’installation d’une batterie : le démarreur s’exécute dans un bruit inquiétant tandis qu’une fumée sort immédiatement du tableau de bord. Heureusement, le démarreur a fondu, le coupe-circuit a fonctionné et le moteur a bloqué. C’est alors que Marc constate que l’ensemble du tableau de bord est tout simplement posé sur la structure de la voiture … sans aucun branchement. Tous les éléments intérieurs se révèlent humides et moisis ; la rouille a été dissimulée sous une couche de résine de fibre de verre avec des plaques en tôle, recouvertes d’une mauvaise moquette. Les sièges sont posés dans la voiture sans autre forme de fixation. Rouillée, avec des éléments incomplets, on diagnostique vite que la voiture, comme une espèce de show-car, a été remontée à la hâte avec des pièces plus ou moins hétéroclites. Marc constate vite qu’elle a sans doute été accidentée et « reconstruite » histoire de faire illusion pour un album de photographies destinées à sa mise en vente. Un badge d’une école au Texas est trouvé dans l’habitacle semblant indiquer qu’elle a peut-être appartenu à un jeune texan avant d’être rapatriée sur New-York. 
Le travail de restauration peut alors débuter, ou plus exactement le travail de reconstruction point par point. Une mission de longue haleine qui demandera plusieurs années. Aujourd’hui, Marc peut affirmer que cette désormais belle Maserati est sauvée mais cela aura demandé à titre d’exemple 1200 heures de carrosserie sans compter les heures confiées au sous-traitant. 
Ce type de reconstruction qui demande de démonter le véhicule de A à Z, d’élaborer tout le système électrique et hydraulique, a permis à Marc Monpribat de parfaire ses connaissances sur le modèle italien dont il était déjà familier, de le connaître « par cœur, les yeux fermés » et d’acquérir un savoir-faire inestimable sur ce type de modèle qu’il a dû reconstituer dans les moindres détails. D’autres véhicules de prestige lui ont permis de développer une expertise et un savoir-faire tout aussi performant comme la Ferrari 512 BB, la Dino 246, les Maserati Ghibli et Sebring.

Maserati
Lambo

Parfois, Marc arrive à s’évader de son garage pour se voir proposer une assistance sur des événements où il retrouve ses premières compétences de mécanicien de course. Mais s’absenter et suivre une team sur son parcours de compétition même pour quelques jours est désormais compliqué pour qui officie seul dans une entreprise. 

Et lorsqu’on lui demande quel serait son modèle, il cite sans hésitation la maison anglaise DK Engeneering qui le fascine par sa rigueur, la minuties des travaux, la beauté et la propreté des locaux, les compétences techniques mises en œuvre, et la maison McGrath Maserati, spécialisée dans la restauration de la marque éponyme. Gageons que le pari soit tenu par Marc Monpribat, Ars Classic, qui a développé au cours de ces décennies une incroyable passion pour ces belles italiennes prestigieuses qu’il entretient et qu’il restaure avec la même exigence pour l’excellence.


Ars Classic, allée d’Amsterdam, 83870 Signes

Maserati Bora
Salle Moteur
Iso Rivolta
ob
moteur lambo
Bora
Bora
Bora

 

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