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Coupe Gordon Bennett 1905 : la Der des Ders d’un affrontement sur route entre nations.

La Coupe Gordon Bennett : quezaco ?

A la fin du 20ème siècle et au début du 21ème, les courses automobiles se développent dans beaucoup de pays européens tout comme aux Etats-Unis. Le public est chaque fois nombreux pour venir admirer pilotes et voitures et l’engouement ne fait qu’augmenter années après années..

                                             

                                              

C’est en 1899 que James Gordon Bennett Jr, propriétaire du New York Herald débarque à Paris dans le but de lancer une édition européenne de son journal. Il propose alors aux Automobiles Clubs européens d’organiser un Grand Prix International par équipes nationales.

La première édition est confiée à la France. Cette dernière a l’habitude d’organiser des compétitions automobiles et occupe le rang de premier constructeur mondial ce qui justifie cette décision.

Le règlement stipule que chaque nation participante aura droit à trois voitures maximum. Afin de bien les identifier, elles porteront une couleur différente suivant le pays. Bleu pour la France, vert pour l’Angleterre, noir pour l’Italie (qui reprendra bien plus tard le rouge délaissé par les américains), blanc pour l’Allemagne, rouge pour les US et jaune pour la Belgique.

Des débuts difficiles.

Le départ de cette première édition a lieu le 14 juin 1900. Le parcours, long de 565km, relie Paris à Lyon. Seules cinq voitures prennent le départ. Trois Panhard Levasseur, une Winton américaine et une Snoeck-Bolide belge. C’est la Panhard de Fernand Charron qui l’emporte à 62km/h de moyenne. 

Fernand Charron et sa Panhard-Levasseur 40HP vainqueur lors de la 1ère édition de 1900.

Cette prémière victoire étant française, c’est de nouveau dans l’hexagone que la Coupe Gordon Bennett est organisée en 1901. Les participants sont si peu nombreux qu’ils sont inclus dans la liste de ceux inscrits à la course Paris-Bordeaux. C’est de nouveau une Panhard 40HP qui l’emporte avec Léonce Girardot au volant.

Léonce Girardot vainqueur en 1901 sur Panhard-Levassor 40HP

Nouveauté en 1902, l’épreuve s’internationalise. Elle démarre de Paris pour terminer à Innsbrück en Autriche. La Coupe Gordon Bennett est intégrée à la course Paris-Vienne. Le passage en Suisse est neutralisé, ce pays interdisant toute course automobile sur son territoire. Ce sont les anglais qui triomphent grâce la Napier 50HP de Selwyn Edge. C’est la seule voiture sur les cinq inscrites qui franchit la ligne d’arrivée.

Selwyn Edge vainqueur en 1902 sur Napier 50HP.

En 1903 l’épreuve prend ses quartiers en Irlande sur un parcours tracé autour de la ville d’Athy. 12 voitures prennent le départ pour couvrir les 527km  prévus. 4 nations sont représentées : Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis et France.

C’est une Mercedes 60HP qui s’impose avec le belge Camille Jenatzy, l’homme de la Jamais Contente, à son volant. Il domine les deux Panhard de De Knyff et Farman.

Camille Jenatzy est sa Mercedes 60HP vainqueurs en 1903

Comme prévu par le réglement, c’est en Allemagne que se retrouvent les participants à la 5ème édition de la Coupe Gordon Bennett. Le parcours, de moyenne montagne, tracé dans le land de Hesse au nord-ouest de Francfort fait un peu plus de 500km. L’épreuve est devenue très populaire, au point que certains pays, dont la France, doivent procéder à des éliminatoires afin de sélectionner les trois voitures qui participeront à l’épreuve. Si les Etats-Unis sont absents, l’Autriche, la Belgique et l’Italie sont présentes pour empêcher la France, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne de gagner à nouveau.

Le jour J, personne ne peut rien contre Léon Théry qui s’impose sur sa Richard-Brasier ramenant ainsi le trophée dans l’hexagone.

Léon Théry au volant de sa Richard-Brasier vainqueur en 1904.

1905: Clap de fin pour la Coupe Gordon Bennett.

C’est donc en France que va se courir la Coupe Gordon Bennett 1905. Pour sélectionner les participants, des éliminatoires sont de nouveau prévus. En France, ils ont lieu en avril et regroupent 24 concurrents et dix marques de voitures. C’est Léon Théry, surnommé le chronomètre, qui l’emporte sur sa Richard-Brasier devant Gustave Caillois sur une même auto et Arthur Duray sur une De Dietrich.

Reste à trouver où tracer le futur parcours. C’est le circuit d’Auvergne, fortement soutenu par l’ACF et la région, qui est retenu. Créé par les frères Michelin, il est long de 137km à parcourir 4 fois. 

           

Le tracé passe au pied du Puy de Dôme à l’ouest de Clermont-Ferrand.

Rien n’est laissé au hasard par les organisateurs. Des tribunes pour les spectateurs et pour la presse sont aménagées. Un café-restaurant, des buvettes et un centre de secours sont également construits. Il est demandé à chaque constructeurs présents de prévoir 200 francs pour indemniser les propriétaires de volailles écrasées pendant la course.

C’est une question d’honneur pour les frères Michelin qui veulent une organisation exemplaire. De plus, sur leur circuit, ils espèrent bien dominer leur concurrent allemand Continental. 

C’est le 5 juillet 1905 que se retrouvent les 18 voitures autorisées à prendre le départ.

Plaine de Laschamps. Lieu du départ et de l’arrivée de la dernière édition de la coupe.

En plus des deux Richard-Brasier et de la De Dietrich représentant la France, on retrouve une Napier et deux Wolseley pour la Grande-Bretagne, trois Mercedes pour l’Allemagne, deux Pope-Toledo et une Locomobile pour les USA, trois Fiat pour l’Italie et trois Daimler pour l’Autriche.

Ce sont 80000 spectateurs qui se pressent tout le long du parcours pour regarder passer les bolides malgré les violents orages qui ont frappé une partie des installations la veille. 

Les départs sont donnés toutes les cinq minutes. Longtemps, les Fiat dominent la course avant que leur leader, Vincenzo Lancia alors en tête, perce le radiateur d’eau de sa voiture et doit abandonner, moteur serré. Théry roule comme un métronome sur sa Richard-Brasier. Cette dernière, dotée d’un moteur 4 cylindres de 11 litres développant 96cv, se rapproche inexorablement de la tête de la course et finit par l’emporter en 7hrs2’à 78km/h de moyenne. Fiat sauve l’honneur en prenant les 2ème et 3ème place à, respectivement, 16’27’’ et 18’40 ‘’ du vainqueur. 

Léon Théry vainqueur de la Coupe Gordon Bennett 1905 sur Richard-Brasier

Théry et Muller, son fidéle mécanicien, remportent la prime de 100 000frs attribuée à la voiture victorieuse. Les frères Michelin voient une auto équipée de leur pneu Bib la Semelle vaincre la concurrence et Richard-Brasier, dont c’est la 2ème victoire peut célébrer son nouveau succès.

Cette 6ème édition sera la dernière. En 1906, c’est le premier Grand Prix de l’ACF qui est organisé au Mans. En effet, l’Automobile Club de France juge que le règlement de l’épreuve ne convient plus à une nation qui abrite de multiples constructeurs automobiles et qui, de ce fait, devrait pouvoir aligner au départ plus de trois autos.

L’année suivante, Gordon Bennett organisera bien une coupe, mais elle sera réservée aux aérostats.

Trophée de la Coupe Gordon Bennett remportée après la 6ème édition par la France.

Ainsi se termine une épreuve qui aura accompagné les premières années du sport automobile et qui aura laissé une empreinte indélébile dans le monde de la compétition avec le choix du coloris par nation.

Crédit Photos : le matin, la Montagne, Wikipédia, CPArama

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