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De la 917 à la Porsche 911 Carrera "MFI" une sacrée histoire !

Des succès écrasants, une concurrence envieuse, un changement de fusil d’épaule, la création d’une légende, l’arrivée d’une nouvelle auto. Comme dirait l’autre, “c’est un beau roman, c’est une belle histoire” qui mène à la création de la Porsche 911 Carrera 2.7 “MFI”. Vu qu’on vous en propose une à la vente, on va s’attarder sur cette histoire.

La 917 fait très mal

C’est dans l’aventure de la Porsche 917 que la 2.7 MFI trouve ses origines. Nous sommes à la fin des années 60 et Porsche se montre régulièrement à son aise aux 24h du Mans. Les victoires de classe se succèdent… mais jamais le général qui devient l’objectif n°1. Quitte à se ruiner, la marque met toutes ses forces dans la bataille, dans le sillage de Ferdinand Piëch, le petit-fils de Ferdinand Porsche. 

L’auto créée est un monstre avec son Flat-12 de 4.5 litres qui reste refroidi par air. Cette cylindrée peut interpeller, la réglementation ayant exclu les protos de plus de 3 litres pour laisser des chances aux constructeurs autres que Ford et Ferrari. Mais Porsche trouve la parade et construit 25 autos, la faisant homologuer en Groupe 4. La carrosserie est très aérodynamique… peut-être trop vu que les premiers engagements montrent qu’elle est clairement dangereuse.

Les 25 Porsche 917 Alignées

Le règlement contourné, la Porsche 917 devient la machine à battre… mais Porsche en a construit tellement qu’elles mènent surtout des batailles entre elles. Les autres constructeurs, en particulier Matra et Alfa, qui ont joué le jeu des 3 litres, font grise mine. On change donc de nouveau les règles et cette fois il faut construire 500 autos pour homologuer une Groupe 4. Porsche n’a pas le choix et doit se résoudre à remettre sa 908 à l’honneur pour les premières places… et développer une nouvelle Groupe 4.

La 911 Carrera RS 2.7 : une nécessité

En réalité, le constructeur de Stuttgart possède déjà, dans sa gamme, une auto homologuée en Groupe 4. C’est “juste” la 911 la plus puissante, la 2.4S mais clairement elle est dépassée sur la piste. En dehors de l’endurance, les championnats de Tourisme ont la cote et Ford, avec ses Capri notamment, ou BMW avec ses 02 squattent les avant-postes ne laissant que des miettes à la 911.

Première étape pour créer une nouvelle auto : le moteur. Évidemment on part sur le Flat 6 mais il est poussé à 2.7 litres (2687 cm³ exactement), reçoit une injection mécanique Bosch et permet d’atteindre 210 ch. Côté châssis et caisse, on repart de la 2.4 dont on élargit les voies en même temps qu’elle passe par la case régime.

Enfin reste le look… mais on va plutôt parler d’aéro. La Capri se montre agressive dans le genre alors Porsche emboîte le pas. En plus des ailes larges nécessaires pour passer les grosses roues, on dote l’auto d’un gros spoiler à l’avant, prévu pour laisser une entrée d’air à un radiateur supplémentaire. Mais c’est surtout l’arrière qui marque. On y retrouve un aileron vite en queue de canard qui ne passe pas inaperçu.

Ajoutez des bandes décoratives colorées marquées Carrera, une appellation qui revient chez Porsche, plusieurs années après l’arrêt des 356 du même nom, et des jantes Fuchs de la même teinte et vous vous retrouvez avec une auto qui en jette.

Porsche 911 Carrera RS 2.7
Porsche 911 Carrera RS 2.7

Pour le côté commercial, on ne lésine pas. En réalité, la nouvelle Porsche 911 Carrera RS 2.7 est une vraie auto de route qui pourra être performante en course. Et son prix de vente est clairement compétitif, encore plus qu’une Jaguar Type E, longtemps référence en la matière.

On va décliner l’auto en une vraie gamme. D’un côté les Lightweight avec des pare-chocs plus simple, des vitres amincies, pas de siège arrière et 100 kg de gagnés faisant passer l’auto sous la tonne. De l’autre les Touring, les civiles du genre. On ajoute les protos, les versions d’homologation (les R) et enfin les 49 2.8 RSR et on se retrouve avec 1590 autos produites. Un vrai succès commercial qui permet même à la Porsche 911 Carrera RS 2.7 de se retrouver homologuée en Groupe 3 ! Les dernières autos sortent en 1973.

Porsche 911 Carrera RSR

La Porsche 911 Carrera “MFI”

La Porsche 911 Carrera RS 2.7 marque en fait la fin d’une période. C’est la dernière évolution de la première 911, celle au code interne 901. En 1974 le constructeur de Stuttgart dévoile la 911 de type… 911. C’est celle qui sera appelée “G” par la suite.

On la reconnaît facilement. Pour continuer à être présente sur le marché américain, très important, il a fallu adapter l’auto aux normes de sécurité locales. C’est ce qui donne ces pare-chocs déformables et leurs célèbres soufflets. Quand elle est disponible à la vente en 1974, il existe trois versions. Toutes font appel au moteur 2.7, un bon moyen de rentabiliser son étude !

Les Soufflets des Porsche 911 2.7

On retrouve d’abord la 2.7 avec son moteur à carbus et 150 ch. Suit la 2.7 S qui reçoit l’injection mécanique et qui sort déjà 175 ch. Mais le haut de gamme c’est la 2.7 Carrera “pas RS”. C’est celle-ci qu’on vous propose. En fait son moteur est en tous points identique à celui des 2.7 RS. Son injection mécanique lui donne également son surnom MFI pour Mecanic Fuel Injection. Avec 210 ch c’est donc la plus puissante de la gamme, la plus performante aussi.

Moteur de la Porsche 911 Carrera MFI

La belle sera disponible en deux carrosseries : coupé et targa. Aussi étonnant que cela paraisse, cette auto qui doit son physique aux normes américaines n’y sera jamais proposée à la vente. Par conséquent sa diffusion s’en trouvera largement limitée. Quand la 3 litres arrive en 1976 le chiffre de production s’arrête à 1633. À peine plus que la Carrera RS ! D’ailleurs, l’auto pouvait lui ressembler étrangement puisque l’aileron en queue de canard était une option disponible au catalogue.

Notre Porsche 911 Carrera MFI

C’est fort logiquement une auto européenne qu’on vous propose. C’est même une auto belge. Elle fait partie des 518 Porsche 911 Carrera “MFI” produites en 1975. Livrée dans la teinte classique “Silver” elle a reçu ce bleu “Mexico” lors de sa restauration qui date de 2019. Beaucoup de choses ont été revues à cette occasion… mais elle garde son moteur et sa boîte d’origine, désormais complétés par un autobloquant plus costaud.

Vous trouverez toutes les infos, et bien plus de photos, en cliquant ici.

Arrière de la Porsche 911 Carrera MFI

 

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