C’est la période de l’année où vous allez le plus voir de Fiat Panda 4x4. En effet, c’est bien en vous rendant en montagne (et cette année on ne dira pas “à la neige”) que vous en trouverez le plus. La petite puce a rendu bien des services dans les régions où les routes sont peu déneigées et sa longévité assez exceptionnelle, au même titre que sa praticité ou son prix de base, en ont fait une quasi-légende.
L’idée de la Fiat Panda n’est pas une idée venue… de chez Fiat ! En fait elle provient de chez Giugiaro. Au milieu des années 70 il étudie chez Italdesign une petite auto, économique, pratique, citadine mais passe-partout. On n’étudie pas que le style, puisque l’ingénierie est déjà bien avancée. La légende veut qu’il la propose à Renault avant que Fiat ne récupère le projet qui décide de lancer le développement à partir de 1976.
Si on fait un parallèle avec la deuche, c’est que le cahier des charges y ressemble. Mais ce n’est pas tout. Les sièges sont démontables pour être lavés et peuvent être retirés pour laisser de la place. Elle est motorisée, de base, par des bicylindres et une version comporte même un toit en toile !
La Fiat Panda 30 est la première à sortir en 1980, avec le 652 cm³ (tiens, même cylindrée que la deuche) de 30ch.
L’année suivante on propose la Panda 34 qui reprend le 843 cm³ de la Fiat 850 et ses 34ch. À la base, elle devait rester la Seat Panda espagnole, mais elle commença finalement une carrière européenne. Au dessus, toujours en 1981 on propose la Fiat Panda 45, avec le toit en toile, un moteur de Fiat 127 de 900cm³ et 45ch et une boîte 5 !
Surtout, au début de l’année 1981, la Fiat Panda se classe à la deuxième place de la Voiture Européenne de l’Année, battue par une Ford Escort qui semble camionesque à ses côtés !
En 1982 c’est la Fiat Panda Super qui coiffe la gamme et qui a surtout l’insigne honneur d’inaugurer la nouvelle calandre Fiat, vous savez, celle avec les cinq barres verticales !
Mais c’est l’année suivante que la Fiat Panda se dote d’une version à part, celle qui nous intéresse !
C’est donc en Juin 1983 que sort la Fiat Panda 4x4. Impossible de la confondre avec une Fiat Panda de base, même si la caisse est directement celle d’une Super. La hauteur de caisse est relevée de 5cm et les pneus sont plus larges.
Son système à 4 roues motrices n’est pas fait maison. Il provient de chez Steyr-Puch, une société autrichienne qui a déjà produit des Fiat sous licence et qui produit des camions équipés d’une transmission 4x4 ainsi que le Mercedes G (Classe G) qui offre notamment ses dessous au Peugeot P4 de l’armée française !
Forcément, une telle transmission nuit aux performances. Alors on pioche le moteur de l’Autobianchi A112 de 965 cm³ qui sort 48ch. Même si la Fiat Panda 4x4 est la plus puissante de la gamme, elle se contente de 135 km/h en pointe (et le 0 à 100 s’établit en 16s).
Par contre, au niveau de l’équipement, la Fiat Panda 4x4 n’est pas un haut de gamme puisqu’elle se cale entre la 45 et la Super.
Très vite, elle se fait remarquer par ses qualités d’ultra passe-partout. C’est le plus petit 4x4 du marché et l’un des moins chers. Elle grimpe des pentes allant jusqu'à 43%, bien utile pour les montagnards de toute l'Europe. Là, elle fait mieux que la deuche dont la complexe version Sahara n'aura pas eu le succès escompté ! L'idée était osée, mais elle marche !
La Panda évolue avec une phase 2 à partir de 1986, de nouvelles finitions sont au programme, l’intérieur change et l’extérieur également avec notamment des pare-chocs plus enveloppants. La base mécanique est également remplacée par celle de la Lancia Y10 ce qui permet de troquer la suspension arrière avec ressorts à lames pour un essieu déformable et des ressorts hélicoïdaux.
La Fiat Panda 4x4 en profite. Le moteur change : 999 cm³ et 50ch. Mais la vitesse de pointe régresse. Par contre, la Panda Van peut également être dotée de la transmission 4x4, renforçant son côté utilitaire.
En 1989 la Panda 4x4 passe au moteur “FIRE” 1108cm³ déjà vu sur la Panda 1000.. Surtout, elle troque son carbu contre une Injection Bosch Mono-Jetronic sans que la puissance n'évolue vraiment (seule le couple y gagne, et c’est un bon point).
Quand la Fiat Panda se fait 3e série à partir de 1992, avec une nouvelle calandre, toutes les autos de la gamme, y compris la Panda 4x4, passent à une Injection Weber Marelli qui permet de coller à la norme Euro 3. Par contre, on place clairement la Fiat Panda comme un produit d’appel en la dépouillant progressivement afin de maintenir des prix bas.
Mais ce qu’on note surtout, c’est la multiplication des séries limitées de Fiat Panda 4x4dès la fin des années 80. D’abord avec la Val d’Isère, présentée au salon du 4x4 1988 qui se tient dans la station alpestre. La Panda y gagne un inclinomètre (!), mais surtout, à l’extérieur, un pare-buffle, une galerie de toit, des phares longue portée et des autocollants qui annoncent la couleur.
En 1989 on sort la Fiat Panda 4x4 Piste Noire, forcément noire, avec les mêmes équipements que la Val d’Isère et un aspect baroudeur qui ne passe pas inaperçu.
Ensuite on sortira la Sisley (avec un moteur de 54ch), en 1990, pour le marché espagnol, avec des équipements spécifiques, notamment à l’intérieur où les sièges en imitation cuir et des ceintures très voyantes.
En 1995, deux versions de la Fiat Panda 4x4 sont au catalogue : la Trekking et la Country Club, cette dernière étant mieux équipée que la première. En 1998 on retrouve d’autres noms : 4x4 de base, 4x4 Shopping FM (avec des cannages sur la carrosserie, comme sur une 4L Parisienne) et Country Club… qui redeviendra la Trekking l’année suivante !
Néanmoins, ça sent la fin. En 2000, après 17 ans de carrière, la Fiat Panda 4x4 tire sa révérence. La Panda, sous cette forme, continuera jusqu’en 2003. D’ailleurs, on note que les deux générations suivantes de la Fiat Panda proposeront également des versions 4x4, qui seront toujours parmi les 4x4 les moins chers du marché !
Collection ou occasion. Il y a des modèles pour lesquelles la limite reste mince et c’est le cas de la Fiat Panda 4x4. Qui plus est, les derniers modèles n’ont pas les 30 ans requis pour être qualifiées d’anciennes (et ne peuvent avoir de CGC pour “descendre” à Grenoble par exemple).
L’auto est recherchée. Il est vrai que les collectionneurs chercheront plutôt les séries limitées, plus rares et plus chères. Globalement, la cote d’un modèle en bon état se situera sous les 10.000 € mais on trouvera aussi des autos sublimes qui montent au-dessus.
Attention à la rouille, surtout sur les premiers modèles, mais également pour les autos ayant vécu en montagne sur des roues souvent salées.