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Grand Prix du Maroc 1958 : duel au soleil.

Il est des courses qui marquent plus que d’autres. Le Grand Prix du Maroc 1958 fut de
celles-là. Outre le fait que c’est, encore à ce jour, la seule épreuve du championnat du monde de Formule 1 qui se déroula en Afrique du Nord, ce fut celle, aussi, qui permit à Mike Hawthorn de décrocher le titre de champion du monde des pilotes.

Un championnat 58 très disputé.

Quand le GP du Maroc arrive au calendrier, le classement au championnat du monde pilotes est très serré entre Hawthorn et Moss et tout est encore possible. Le titre va se jouer sur cette course puisque ce GP est le dernier d’un championnat qui a débuté 9 mois plus tôt en Argentine. Après 10 des 11 épreuves, on pourrait même écrire 9 des 10, aucune équipe européenne n’ayant fait le déplacement pour les 500 miles d’Indianapolis, Mike Hawthorn est en tête mais le titre ne lui est pas acquis puisqu’il ne possède que 8 points d’avance sur son rival. Comme ce ne sont que les 6 meilleurs résultats qui sont retenus pour désigner le champion du monde, Hawthorn doit finir au pire 2ème si Moss l’emporte et décroche le point du meilleur tour en piste..
Ce sera donc une lutte sans merci que les deux anglais vont se livrer, l’un sur Ferrari l’autre, sur Vanwall.

Mike Hawthorn sacré champion : merci Phil Hill          
                           


Le Grand Prix du Maroc a lieu le 19 octobre à Casablanca et plus précisément à Aïn Diab, quartier situé au sud de la grande ville marocaine. Outre le titre pilote décerné à l’issue de la course, un intérêt supplémentaire vient pimenter le spectacle. En effet, et pour la première fois, un titre constructeur sera attribué pour le team ayant cumulé le plus grand nombre de points tout au long de la saison.
Les favoris sont les deux prétendants au titre, Mike Hawthorn et Stirling Moss. Le premier, sur sa Ferrari 246 équipée du V6 Dino de 270cv, a déjà gagné à Reims cette saison. Mais c’est surtout sa régularité qui lui a permis d’être en tête du championnat. Moss sur sa Vanvall VW équipée d’un 4 cylindres de 265cv a lui triomphé 3 fois. Malgré ces succès, le manque de fiabilité de sa machine le place à la deuxième place du classement provisoire.
Un troisième larron pourrait bénéficier de cette lutte qui va opposer les deux leaders : Tony Brooks. Il a lui aussi gagné 3 fois cette année et se tient en embuscade sur une voiture identique à celle de Moss. Le reste du plateau est composé de BRM type 25, difficiles à mettre au point, de Maserati 250F dépassées, de Cooper 45 Climax, performantes mais manquant de puissance sur un circuit rapide et de Lotus Climax, conçues par Colin Chapman, encore trop jeunes pour jouer les premiers rôles.
Pour complèter la plateau, plusieurs Formule 2 occupent le fond de la grille.

Le tracé du circuit, qui emprunte la route de la corniche longeant l’océan Atlantique, est très rapide. C’est Hawthorn qui réalise la pôle devançant Moss de 1/10. La 3ème place de la première ligne est occupée par la Vanvall de Stuart Lewis-Evans jeune pilote prometteur.

Première ligne : Hawthorn, Moss, Lewis-Evans

Ce dimanche 19 octobre, le soleil est au rendez-vous et on s’attend à une course de toute beauté. Quand Toto Roche, directeur de course, libère les monoplaces, Moss s’empare de la tête, Phil Hill, le coéquipier d’Hawthorn, le suit à la trace.
Pendant toute la première motié de l’épreuve, on va assister à une lutte au couteau entre les Ferrari et les Vanwall. Moss domine, Hill essaye de le pousser à la faute et Hawthorn et Brooks lutte au coude à coude pour la 3ème place.

Stirling Moss

C’est au 29ème tour que se joue le sort de la course. Brooks, toujours à l’attaque, voit le moteur de sa Vanwall exploser ce qui le contraint à l’abandon. Les positions se figent et Phil Hill, respectant les conseils de course venues du stand Ferrari, céde sa 2ème place à Hawthorn.


Phil Hill

Au 42 ème tour survient un drame. Stuart Lewis-Evans, sur la 2ème Vanwall encore en course, voit lui aussi son moteur exploser. Sa voiture prend feu et sort de la route. Le pilote, gravement brûlé est rapatrié d’urgence en Angleterre mais va décéder des suites de son accident une semaine plus tard.

Stuart Lewis-Evans

Les positions vont alors se figer jusqu’au drapeau à damier . Moss l’emporte devant son grand rival suivi comme son ombre par Phill Hill.
Grace à cette deuxième place, Hawthorn remporte le titre suprême en devançant Moss d’un seul petit point. Même si au nombre de victoires, ce-dernier domine largement par 4 succès contre un, la régularité et la fiabilté de la Ferrari ont fini par avoir le dernier mot.
Petite, ou grande, consolation, c’est Vanwall qui gagne la coupe des constructeurs en devançant la Scuderia de 8 points.

Epilogue.

Ce Grand Prix du Maroc restera sans suite. Même si ce fut un grand succès populaire, l’organisation fut pointée du doigt pour son manque de rigueur et le circuit  jugé trop dangereux pour accueillir une compétition de ce niveau.
Mike Hawthorn, le titre en poche décida d’arrêter la compétition fin 58, très marqué par la disparition de ses coéquipiers Musso et Peter Collins et celle de Lewis-Evans lors du dernier Grand Prix. Sa santé fragile, ses problèmes aux reins ne faisant qu’empirer, sera aussi pour lui une bonne raison pour jeter l’éponge.
Il ne profitera, malheureusement, pas longtemps de sa retraite puisqu’il se tuera début 59 au volant de sa Jaguar MK1 sur une route de campagne. Triste sort pour celui qui venait d’être le premier anglais sacré champion du monde des pilotes dans la catégorie reine.

     

Crédit Photos : Pinterest, archives Ferrari, Motor Sport, Autosport.Il est des courses qui marquent plus que d’autres. Le Grand Prix du Maroc 1958 fut de
celles-là. Outre le fait que c’est, encore à ce jour, la seule épreuve du championnat du monde de Formule 1 qui se déroula en Afrique du Nord, ce fut celle, aussi, qui permit à Mike Hawthorn de décrocher le titre de champion du monde des pilotes.

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