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Nous sommes tellement habitués aux petites autos marquées du lion qu’on en oublie presque que le segment a un temps été abandonné par le constructeur de Sochaux. Mais finalement, en 1966, la Peugeot 204 débarque. Et elle met un coup de pied dans la fourmilière et lance les bases de ce qui caractérise toujours les petites Peugeot.
La 202 était un des modèles de la gamme. La Peugeot 203 qui lui a succédé en 1948 était placée plus haut. Le lion est ensuite resté fidèle à une stratégie monomodèle pendant 15 ans. Mais au début des années 60 on lance l’étude de la D12. C’est une petite Peugeot, une auto qui va aller chercher le segment roi des ventes : ⅔ des autos vendues dans le pays sont alors sous le segment des 6cv. Les premières infos fuitent en 1963 et l’auto est alors attendue. En avril 1965 c’est au Palais des Sports à Paris qu’est présentée la Peugeot 204.
La nouvelle auto reste assez classique dans le style. On ne cède pas au hayon que Renault généralise sur tous ses modèles. Le gabarit est contenu mais c’est surtout au niveau de la technique que la petite lionne innove. Son moteur, déjà, n’est pas dérivé des modèles existants, mais totalement nouveau. En alliage léger, il cube seulement 1130 cm³ et sort 53ch. Malgré tout, cela permet d’envoyer la Peugeot 204 à 138 km/h en pointe. Mais ce sont surtout les roues motrices qui sont intéressantes puisque la 204 est la toute première auto particulière de la marque en traction.
On vise avec cette nouveauté une clientèle qui n’est pas celle des Peugeot 203, 403 et 404 qui ont composé la gamme depuis la fin de la seconde guerre mondiale. On délaisse la classique clientèle “bourgeoise de province” pour une autre, plus jeune, plus urbaine. Moins classique en somme. La Peugeot 204 est un comme coup de frais sur l’image de la marque.
Très vite, on déploie une vraie gamme. À l’automne un break apparaît, un des plus petits du marché, plus performant que les concurrents.
L’année suivante on sort les coupés et cabriolets, une tradition à Sochaux où toutes les autos sont déclinées. Les moteurs ne changent pas mais l’empattement réduit de 29 cm permet de gagner en dynamisme.
Au passage on change les feux en amande des berlines et break, celui-ci est même secondé par une version fourgonnette.
La gamme n’est en fait pas totalement complète. Car la Peugeot 204 innove encore au salon de Paris 1967. Elle s’équipe alors d’un 4 cylindres diesel de 1255 cm³ et 40 ch. Vraiment moderne, loin de l’image bruyante et vibrante (utilitaire en fait) des premiers moteurs du genre, celui-ci est même le plus petit du monde ! Pour autant le marché n’est pas encore mature et les ventes resteront faibles. En même temps, seuls les breaks peuvent en être équipés. Mais l’auto jette, encore une fois, les bases de ce que seront les petites lionnes pour les 65 années suivantes !
En 1969 la Peugeot 204 voit son moteur passer à 55ch. Elle est également complétée, dans le segment du milieu de gamme, par une 304 qui lui emprunte beaucoup. Cela n’empêche pas les ventes d’être au niveau : elle devient l’auto la plus vendue en France et le reste jusqu’en 1971.
L’arrivée de la Peugeot 304 entraîne tout de même un changement : les coupés et cabriolets quittent la gamme en Avril 1970. Pour autant, toute la gamme ne suit pas la même trajectoire et les évolutions continuent. On installe un alternateur en lieu et place de la dynamo, on change le blason en 1972, on fait évoluer le diesel en 1973 et il se fait une place sous le capot des berlines l’année suivante. Un dernier moteur 1127 cm³ de 59 ch s’invitera sur le dernier millésime.
La Peugeot 204 tire sa révérence à l’été 1976. Au total on aura produit 1.020.029 berlines, 37.994 fourgonnettes et 485.336 breaks.
De nos jours, les Peugeot 204 sont encore bien présentes sur les routes et sur les rassemblements. Une petite auto qui a lancé une belle lignée, qui reste économique et un très bon choix en collection.
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