Quand on pense à la Renault 4CV de la fin des années 40, on est loin de l'associer à une auto de course. Pourtant la motte de beurre va vite étoffer son palmarès, en rallye, mais aussi sur la plus grande course du monde, les 24h du Mans.
La Renault 4CV est sortie en 1947 mais on la retrouve très vite sur les fiches de résultat. On retrouve 5 petites Renault aux 5 premières places de la course de côte du Mont Ventoux 1948, des résultats qui laisseront leur empreinte ! À la Coupe des Alpes puis au Tour de France, les autos se font remarquer. Mieux, au Monte Carlo 1949 Louis Rosier s'impose.
Après ces victoires sur route, fermées mais routes quand même, on retrouve une Renault 4CV aux 24h du Mans 1949. Oubliez tout de suite l'armada d'un grand constructeur qui voudrait faire de la pub à son nouveau modèle phare.
L'auto est engagé par Camille Hardy pour Maurice Roger et lui-même. L'auto est à peine préparée et se retrouve engagée dans la catégorie des Sport 1100. Ce n'est pas la plus petite possible mais le moteur Billancourt ne cube que 760cm³... et la limite est de 750 cm³ ! La concurrence sera rude avec des Simca Gordini dont le moteur est à la limite de cylindrée, des Simca normales, 8 ou des Monopole... à moteur Simca. Pas de D.B ? Non, à l'époque c'est encore une mécanique Citroën qui se retrouve sous les capots !
Du côté des grosses autos, on retrouve des Aston Martin, Delahaye, Delage, Talbot-Lago et surtout la première apparition d'une Ferrari au Mans (et elle va gagner !). Néanmoins la Renault est bien la seule à avoir son moteur à l'arrière. Et c'est donc la toute première auto à s'engager au Mans avec cette architecture !
La petite Renault ne partira pas dernière puisque la grille est établie selon les cylindrées. Néanmoins elle n'est pas spécialement rapide : 7:53.00 pour son meilleur tour. Il faut dire qu'elle n'a que 32 ch dans les Hunaudières ! La course s'arrêtera après 21 tours, les soupapes ont décidé d'arrêter là. Pour l'aventure des 4CV aux 24h du Mans ne fait que commencer !
L'idée de Camille Hardy est reprise dès l'année suivante. Ils sont 5 privés à s'engager, toujours avec des autos à peine préparées et toutes en catégorie Sport 1100. Le résultat va être totalement différent puisque trois autos seront à l'arrivée et elles s'adjugeront même un triplé de classe avec leurs 24e (Sandt-Coatalen), 25e (Lecat-Pons) et 27e places (Vernet-Eckerlein).
Les initiatives des privés ont cependant donné des idées à Renault. À partir d'Octobre 1950 les Renault 4CV reçoivent toute un moteur Billancourt de 747 cm³ avec un alésage qui passe de 55 à 54,5 mm. Le but est évidemment de pouvoir entrer dans la classe des Sport 750.
Et on ne s'arrête pas là en proposant dans la gamme une 4CV Sportive. Ces autos portent le Type Mine 1063 qui deviendra leur appellation courante. La compression est augmentée, l'embiellage et l'embrayage sont renforcés et le circuit d'huile double sa capacité. Avec deux carbus, le moteur atteint 35 ch.
Aux 24h du Mans 1951 elles sont 6 au départ dont 3 engagées par l'usine directement. C'est d'ailleurs l'une d'elles, la n°50 de Landon et Brillat qui s'adjuge sa catégorie !
Par la suite les résultats ne seront plus au rendez-vous, même avec l'équipe usine en 1952. 1953 et 1954 verront aussi des 4CV au départ mais la concurrence s'est renforcée, du côté des mécaniques Panhard notamment.
C'est dommage, les 1063 se font rares au Mans Classic. Pourtant elles y seraient remarquées ! Après il faut dire que ces autos se font rare généralement. Il n'y a eu que deux séries produites, la première de 30 autos, la seconde de 50 4CV. Avec la casse de l'époque et le temps, il est normal qu'elles soient moins nombreuses même si certains en ont construit des répliques.
Vous avez une 4CV 1063 à vendre ? Vous pouvez la faire estimer avec notre outil de pricing, vous le retrouverez ici.