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La Renault 6 : une carrière discrète mais réussie

Chez Renault, on a souvent été inventif pour agrandir la gamme. Avant de s’attaquer à de nouveaux segments, la marque a comblé des trous à coup de nouvelles autos dérivées d’autos déjà dans la gamme. La marque l’a fait avec la R10, dont on parlait ici, mais aussi avec une auto plus discrète dans notre imaginaire actuel : la Renault 6.

Encore et toujours une histoire de gamme

Au milieu des années 60, la gamme Renault se retrouve scindée en deux. D’un côté on retrouve les “héritières”, les Renault 8 et 10 avec leur traditionnel moteur arrière, celui qui a amené Renault vers les sommets des ventes… Mais le sommet des ventes, c’est désormais la nouvelle Renault 4 qui a apporté une recette comprenant un moteur avant, la traction et un hayon, une recette qui vient d’être appliquée à la toute nouvelle Renault 16.

Sauf que les R8 et R10 ne sont pas vraiment positionnées entre la R4 et la R16. C’est pourquoi, dès la grande R16 sur les routes, Renault lance le projet 118.

Comme pour la R10, on ne va pas s’embêter avec la technique. On reprend tout simplement une Renault 4, avec ses suspensions par barre de torsion, avec son Billancourt sous le capot et on ne fait qu’allonger très légèrement le châssis.

écorché Renault 6

Côté style, on hésite cependant. Les premières études montrent une auto… inmontrable justement. Finalement, on se décide à ne pas partir de la Renault 4 mais plutôt à proposer une R16 en réduction. La forme de l’avant est reprise, tout comme l’arrière avec un hayon plus incliné que sur la R4.

Projet Renault 118

La Renault 6 débarque

Salon de Paris 1968, la Renault 6 est prête. Elle est dévoilée avec une légère incompréhension. La Renault 4 est bien une 4cv et la Renault 6 vise le segment des 6cv (où la Peugeot 204 fait des merveilles) tout en étant… une 5cv. Elle reprend en effet le moteur de la Dauphine et ses 845 cm³.

Le style est camouflé sous des couleurs flashy, bien à la mode à la fin des 60s. Pourtant, des doutes s’élèvent. Oui, le style est moins réussi que celui de la R16.

Renault 6

Commercialement, le tarif est attractif et peu d’options sont au catalogue. D’emblée la petite Renault part sur les routes et elle se pose comme une alternative aux 204 et Simca 1100. Et elle doit se faire sa promo toute seule puisque le réseau n’est pas très motivé à la vendre.

Après quelques années un peu décevantes, Renault se penche un peu plus sur sa populaire “du milieu”. Les 34ch du Billancourt ne suffisent pas ? On lance alors la TL qui est une véritable 6cv en adoptant le Cléon de 1108 cm³. Sa calandre est plus large, ses roues nouvelles, et à l’intérieur elle adopte un volant spécifique et une planche de bord “alu”.

La Renault 6 “tout court” reste au catalogue et reçoit quelques modifications assez mineures. 

Dès l’année suivante, on revoit toutes les finitions à la baisse. Drôle d’idée pour vendre plus !

Renault 6 TL

La Renault 6 se “refait une beauté”

C’est en 1974 que Renault renouvelle réellement la R6. À cette occasion, on modifie la face avant. Les clignotants passent dans les pare-chocs et le plastique, très à la mode, arrive sur la calandre qui ne rappelle plus la R16. Droite, carrée, elle en profite pour remplacer les phares ronds (dans un enjoliveur rectangulaire) par des feux rectangulaires.

Nouvelle Renault 6

Pourtant Renault ne met toujours pas le paquet sur la communication. Il faut dire que les Renault 4 et 5 se vendent bien et que la Renault 6 reste une auto hybride de milieu de gamme. Mais elle se vend. On note un changement de nom en 1975 quand la Renault 6 de base devient la Renault 6 L.

En 1977, la généralisation des ceintures à enrouleur est saluée. Surtout, la R6 double son circuit de freinage, améliorant enfin, après presque 10 ans de carrière, un des points noirs, très vite relevé par tous ceux qui en prennent le volant.

Les ajustements de finition (rétroviseur intérieur, feux bicolores, etc) rythment les dernières années de la Renault 6. En 1979, la L quitte le catalogue. En 1980, c’est la TL qui la suit. Totalement ? Non, la Renault 6 va rester au catalogue argentin jusqu’en 1984. Mieux, en Espagne on la retrouve jusqu’en 1986 avec une version GTL qui reprend le volant et les sièges de la Renault 14 !

Quel bilan pour la Renault 6 ?

Ce n’est pas parce qu’on en voit plus que la R6 a été un échec. Même si elle a été pensée comme un bouche-trou et que les R8 et R12 ne lui ont pas rendu la carrière facile, même si elle a toujours eu un style assez fade, elle a été un vrai succès. 1.743.314 exemplaires, c’est tout de même une auto qui a compté. La Peugeot 304, par exemple, n’a pas fait mieux malgré une gamme plus fournie et une image bien différente !

Alors intéressez-vous à la Renault 6. Le fait qu’elle soit moins en vue est aussi un avantage au niveau du tarif !

Gamme Renault 6

 

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