Avant d’être une rengaine mythique dans la bouche d’humoriste du sud-ouest, la Simca 1000 est une auto populaire à la grande carrière et au succès indéniable.
Replaçons dans le contexte qui a donné naissance à la Simca 1000. Nous sommes en 1957 et à cette époque là, l’offre de la marque à l’hirondelle est composée des Simca Aronde, grand succès commercial à tel point que c’est la voiture la plus vendue en France en 1956 et de la gamme Vedette avec son gourmand V8 qui l’éloigne du garage de nombreux français.
Théodore Pigozzi n’est pas attentiste pour un sou. Sa marque a le vent en poupe et il veut frapper fort avec une auto qui soit à la fois moderne, économique et sobre. La crise de Suez a laissé des traces, les plus visibles étant les tickets de rationnement
Fiat est encore très présent dans le quotidien du constructeur, même si les autos de la gamme ne sont plus des turinoises sous licence. Fiat propose quelques projets inaboutis mais Simca rêve d’une voiture à moteur arrière, avec bicylindre horizontal, de petite taille avec 4 portes et 5cv fiscaux. Si le projet s’oriente finalement sur des solutions techniques relativement proches de la Fiat 850, c’est avec la 600 qu’elle partage le plus de points communs, les suspensions de la future Simca étant identiques.
Le dessin est tout de même italien, signé par Mario Revelli de Beaumont, mais sans lien avec Fiat. Pour le moteur, on abandonne l’idée du bicylindre et on conçoit un nouveau 4 cylindres de 944 cm³. 34 ch et une boîte qui fait appel aux synchros “Porsche”, c’est largement suffisant pour une auto qui fera finalement 3.79m de long, 1.48m de large, 1.39m de haut et qui contient le poids à 820 kg. Les autos filent à 120 km/h, bien suffisant pour une populaire.
Lancée au salon de Paris 1961, la Simca 1000 est en fait déjà disponible puisque les premières autos ont été fabriquées durant l’été. Son placement est agressif puisqu’elle se place encore en dessous des Simca Aronde.
Très vite, on va la faire évoluer avec, notamment, un dérivé Coupé dessiné par Bertone. L’année suivante débarquent la Simca 1000 Luxe, mieux équipée, et la Simca 900, version d’appel dépouillée. Aux USA, la petite française se lance sous l'appellation 1118 alors qu’apparaît la première déclinaison sportive… mais construite sans l’aval de Simca. C’est la version Abarth 1150 qui marque les esprits.
On continue à proposer de nouvelles versions, la 900 se dédouble avec la C qui garde la fausse calandre avant et reçoit un moteur de 39ch. Le moteur est d’ailleurs dopé sur la GL, qui remplace la luxe avec 52ch ! Elle précède l’introduction d’une version “automatique” qui fait appel à une boîte électromagnétique Ferrodo qui se passe simplement d’embrayage.
Les 900 disparaissent vite, remplacées par les 1000 L et LS et on retrouve une version encore plus dépouillée fin 1966 avec la 1000 Commerciale !
Après s’être concentré sur le lancement de la 1100, la marque revient sur le dossier de la Simca 1000 en proposant la Sim’4 en 1969 avec un moteur de 777 cm³ qui la fait devenir une 4cv. Au dessus on retrouve la Simca 1000 “tout court” et les LS et GLS sont supprimées pour faire place à la Spéciale. Cette dernière reçoit le moteur Poissy de 1118 cm³ qu’on remarque facilement à son échappement double ainsi qu’un traitement “sport” qui se caractérise, notamment, par des longues portées et des filets adhésifs sur les portes.
Mais on est pas encore dans le vrai sport, qui débarque en 1970 avec la première Simca 1000 Rallye. Pour le coup c’est une spéciale dont le moteur reste à 53ch mais qui reçoit un capot noir mat, un siège baquet pour le conducteur et des autocollants “Gazelle”.
Deux ans plus tard, alors que les LS et GLS font leur retour, la Simca 1000 Rallye 1 arrive un carrossage négatif plus important sur les roues et, surtout, un moteur de 1294 cm³ et 60ch… qui est encore une fois partagé avec la spéciale. Dès Septembre, la Rallye 2 est disponible et le moteur est cette fois poussé à 82ch !
Le carrossage négatif est étendu à toute la gamme qui s’enrichit d’une version GLE (une GLS économique avec le moteur de la LS) avant que le tableau de bord de toutes les Simca 1000 ne reçoive des cadrans ronds.
En Mars 1976 débarque une série limitée, c’est la toute première fois qu’on propose ce genre de chose sur le marché européen. Il s’agit de la Extra une GLS qu’on peut doter, au choix, d’un toit ouvrant ou d’un autoradio !
L’année suivante arrive la première grosse modification stylistique, après 16 ans de carrière quand même, quand la face avant prend un coup de modernité avec l'adoption de phares rectangulaires à l’avant. La 1000 GLS devient 1006 GLS, la 1000 LS devient 1005 LS.
En décembre de cette année-là sont proposées les premières Simca 1000 Rallye 3, l’ultime évolution, limitée à 1000 exemplaires avec un moteur poussé à 103 ch ! Elle est également plus imposante avec ses élargisseurs d'aile et son becquet toujours aussi imposant.
Au printemps 1978, la Simca 1000 termine sa belle carrière. 17 ans au catalogue et 1.949.407 exemplaires, c’est un beau succès.
Si les Simca 1000 Rallye se sont attirées toute la lumière, en étant d’ailleurs les Simca les plus visibles et recherchées, les Simca 1000 sont encore nombreuses sur les routes. Hormis ces versions sportives, les modèles plus populaires séduisent par leur simplicité, leur côté nostalgique et des prix attractifs. Les Sim’4, pourtant rares se trouvent dès 4000€, les 6cv se négocient autour des 7000 € quand les Spéciale atteignent les 10.000 €. C’est toujours deux à trois fois moins que les versions Rallye !
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