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L'ASA 1000 GT, quand Ferrari sentit le coup venir

Quand Ferrari a dû proposer sa première auto avec un V6 et pas un V12, c’était déjà compliqué. Des années auparavant on avait pourtant travaillé sur un moteur encore plus petit : un 4 cylindres en ligne et on avait même étudié toute l’auto qui allait autour ! On vous raconte l’histoire de l’ASA 1000 GT.

La Baby Ferrari… qui tait son nom

Salon de Turin 1961. Le stand Bertone expose une belle petite auto. Une sportive à la carrosserie fastback, très sympathique, dessinée par le jeune Giugiaro. Ce n’est pas une étude de style puisque tout est présent, du châssis au moteur. Et ce n’est pas non plus une Fiat ou une Alfa recarrossée. Non, c’est là une toute nouvelle automobile.

En fait, c'est même une Ferrari. En tout cas, c'est chez Ferrari qu’elle a été conçue. Le constructeur étudie alors diverses pistes. Aurelio Lampredi quitte même la marque après l’explosion d’un moteur bicylindre ! Mais pour celle qui nous intéresse c’est une autre paire d'ingénieurs qui s’y intéresse : Giotto Bizzarini et Carlo Chitti. L’objectif est de proposer une petite sportive, une auto qui pourrait se vendre dans de bons volumes. Pour le coup on doit se passer de V12. On utilise néanmoins un Colombo pour dériver un petit 4 cylindres de 850 puis de 1032 cm³. Tout en alu, avec un arbre à came en tête, c’est une belle pièce qui sort 91 chevaux.

Moteur de l'ASA 1000 GT

Bertone dessine donc la carrosserie qui habille cette auto taillée pour le sport. Mais Enzo Ferrari refuse de sortir l’auto, et elle atterrit donc sur le stand du carrossier.

La Ferrarina devient ASA 1000 GT

Après avoir vu l’auto au salon, Niccolo de Nora persuade son père Oronzio de diversifier ses activités industrielles vers l’automobile. En plus la petite auto est une bonne opportunité : pas de frais de développement à prévoir et surtout une grande marque en filigrane.

Très vite, on conclut un deal à trois. Les de Nora créent la marque ASA qui sera chargée de commercialiser la 1000 GT. Ferrari produit le châssis et le moteur tandis que Bertone s’occupe de la carrosserie et de l’assemblage. Un an plus tard, au salon de Turin 1962 on présente l’ASA 1000 GT.

Présentation ASA 1000 GT
Logo ASA
ASA 1000 GT

 

L’auto est agile, plutôt performante et bien accueillie. Sauf qu’une ombre plane déjà sur elle : elle est très très chère ! Ferrari n’a pas fait de rabais sur sa partie de production et Bertone non plus. L’aventure part mal. Devant le peu de ventes on ajoute un cabriolet à la gamme. Celui-ci adopte une robe en fibre et il est produit par Linea Moderne à Turin. Il ne relance pas les ventes et Bertone abdique. L’assemblage passe chez Ellena.

ASA 1000 GT Spyder

On essaye de la rendre plus sportive, le moteur grimpe à 1092 cm³ et 104 ch et elle devient l’ASA 1100 GT. En parallèle, on dérive une version de course, la RB613 avec un 6 cylindres. L’auto fait même son apparition aux 24h du Mans, frappée du Cavalino Rampante… symbole du NART !

ASA RB613

Les ventes restent anecdotiques. Quand les De Nora sifflent la fin de partie en 1967, une centaine d’ASA 1000 GT ont été produites dont 10 Spyders !

Du fait de sa rareté, l'auto est plutôt recherchée en collection. Mais il faudra en trouver une, et les prix se sont envolés au point de dépasser ceux de “vraies” Ferrari.

Vous avez une de ces raretés au garage ? Vous souhaitez la vendre ? Estimez la avec notre outil en ligne, c’est par ici.

ASA 1000 GT
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