Les époques et les pays d’origine diffèrent, les pays aussi, le registre également. Mais les Jaguar Type E, Porsche 911, Ford Mustang et Alfa Romeo “Coupé Bertone” sont des références du monde de la collection. On vous propose de vous intéresser à l’italienne de la bande, une auto de plus en plus recherchée… et c’est pas un hasard !
Les Alfa Romeo anciennes, c’est une grande famille. Et chaque génération est calquée sur la précédente. Depuis la 1900, le constructeur milanais est passé dans l’ère moderne. Il propose évidemment une berline, un coupé, et à partir de la Giulietta, il ajoute un cabriolet.
C’est en 1962, il y a tout juste 60 ans donc, que débarque la troisième génération. Certainement celle qui est la plus connue dans le monde de l’automobile ancienne : la Giulia “105”.
L’année suivante, la nouvelle usine d’Arese voit une autre 105 débarquer. Il s’agit de l’Alfa Romeo Giulia Sprint GT. Le dessin est réalisé chez Bertone, par un petit jeune de 22 ans qui a de l’avenir : Giorgetto Giugiaro ! Cet élément est très important puisque très vite le coupé sera affublé du nom de son dessinateur et naîtra le surnom si connu de “Coupé Bertone”.
Les premières versions sont facilement identifiables. Elle n’ont que deux phares et l’avant du capot est marqué par une fausse prise d’air qui gagnera, elle aussi décidément, un surnom bien trouvé : la Boîte aux Lettres.
Techniquement, la base technique est plus courte, raccourcie de 16cm. Le moteur est évidemment le “Bialbero”, autre surnom qui signifie simplement que le 4 cylindres en ligne possède deux arbres à cames en tête. Une solution alors peu répandue qui fera le succès de la Série 105. Avec 1570 cm³, il reçoit deux carburateurs double-corps Weber et sort 103 ch. On ajoute quatre freins à disque sur les trains roulants de la Giulia et on se retrouve avec une auto de moins d’une tonne aux performances déjà excellentes.
Assez logiquement, les débuts commerciaux sont bons. On va pouvoir pouvoir enchaîner !
Étonnamment, Alfa Romeo tarde à sortir un cabriolet de la Série 105. Si l’étude est lancée en 1964 et donnera le Duetto, ce ne sera pas le premier cabriolet de la série. D’abord on a retrouvé un Spider reprenant la base et la ligne de la Giulietta, mais dopée avec un 1600. Mais il n’était pas seul.
Oui, il y a eu un “Coupé Bertone” cabriolet. Et ce n’est même pas Bertone qui va le fabriquer mais Touring !
Le design de l’Alfa Romeo Giulia GTC est vraiment similaire, la base technique de l’auto est la Sprint GT. L’auto apparaît à l’Automne 1964 mais elle est chère à produire et difficile à vendre. En plus, Alfa Romeo et Pininfarina finissent par sortir leur Duetto, avec une ligne bien plus séduisante que celle du Bertone décapsulée. Résultat, les ventes s'effondrent encore et finalement, Touring arrête les frais en 1967. Pire, les efforts consentis pour l’industrialisation vont tout simplement entraîner la fermeture du carrossier !
Dès 1966, une seconde version sur Coupé Bertone entre en production. On monte en gamme avec la Giulia Sprint GT Veloce. Le moteur ne gagne que trois petits chevaux mais son caractère est modifié pour avoir un couple plus lissé. Surtout, elle s’embourgeoise avec des inserts de bois et du velours sur les panneaux de portes et les sièges.
Pour ceux qui veulent plus de sport (et de la compétition), on propose aussi l’Alfa Romeo Giulia Sprint GTA revue par Autodelta pour s’engager dans les courses de tourisme. Si le moteur n’est pas modifié en cylindrée, on atteint cette fois 115 ch, notamment avec un double allumage. Surtout, la carrosserie est fabriquée dans un alliage d’aluminium et l’auto entière subit un régime qui lui permet d’afficher 745 kg sur la balance.
La valse des versions ne s’arrête pas là puisqu’on lance aussi l’Alfa Romeo GT 1300 Junior. Le moteur est toujours le Bialbero, mais dans sa “petite” version de 1290 cm³ de 89ch. Elle est également dépouillée au niveau de la finition pour la rendre plus abordable, d’où le nom de Junior.
Et ça continue. En 1967 apparaît un nouveau Coupé Bertone, l’Alfa Romeo 1750 GT Veloce. Vous l’aurez compris, le moteur augmente sa cylindrée, mais à 1779 cm³ contrairement à ce que le nom pourrait laisser penser. La puissance passe alors à 118ch. Esthétiquement, elle abandonne la Boîte aux Lettres et adopte un capot plat. La calandre comporte quatre phares et les flancs s’ornent d’une baguette chromée et de “Quadrifoglio” sur les fins montants de custode.
En 1968 apparaît la GTA 1300 Junior qui s’ouvre donc à de nouvelles catégories en course. Le moteur est poussé à 96 ch. La même année, l’Alfa Romeo Sprint GT Veloce originelle quitte la production.
En 1969, la famille Coupé Bertone reçoit une cousine éloignée : la Junior Z. Fabriquée par Zagato… sur la base du spider !
L’année suivante, la 1750 GT est déclinée en version de compétition, c’est la mythique GTAM reconnaissable à ses ailes bodybuildées.
Et ce n’est toujours pas fini pour le Coupé Bertone ! En 1972, les dernières boîtes aux lettres, celles des Junior, disparaissent. La gamme Junior est alors dédouble avec la 1300 au moteur de 89ch et la 1600 avec 109ch.
Le 1750 est abandonné et laisse place à l’Alfa Romeo 2000 GTV avec un moteur de 1962 cm³ développant 132 ch ! Évidemment, le couple y gagne également et la présentation est bien plus avancée que sur les Junior. L’air conditionné fait ainsi son apparition et le comportement est amélioré avec l’apparition d’un différentiel autobloquant.
L’auto a alors près de 10 ans. Les Junior vont être produites jusqu’en 1975 avant de tirer leur révérence. Alfa propose l’Alfetta GTV avec un moteur 1600, un style plus moderne, et il faut lui faire de la place. Le dernier Coupé Bertone est donc le 2000 GTV qui va faire de la résistance et ne quitter les chaînes qu’en 1977.
À ce moment-là, ce sont 225.000 autos qui sont sur les routes. Un beau succès pour un coupé qui reste toujours une star !
Finalement, ce n’est pas une auto si rare. Mais elle offre tout ce qu’un collectionneur peur rêver avec une ligne à la fois sobre et élégante et des performances de premier plan. Le Coupé Bertone a toujours été prisé, mais c’est vraiment depuis 5-6 ans qu’elle est passée dans une autre dimension. Les prix ont explosé ! Les versions Junior sont toujours les moins chères et les versions de compétition les plus onéreuses.
C’est la demande qui a fait grimper les prix, mais il faut aussi signaler que la restauration complète d’une de ces belles demande un certain budget. Châssis et carrosserie ont souffert de la rouille et les reprendre demandera beaucoup de travail. Heureusement, le Bialbero reste un moteur robuste s’il a bien été entretenu. Sauf que ce n’est pas toujours le cas !
On ajoutera aussi que vous pourriez croiser un Coupé Bertone Jaune avec un autocollant Mecanicus. N’hésitez pas à l’arrêter, c’est celui de Quentin, le boss de Mecanicus, et il se fera un plaisir de vous en parler !
Et puis, si vous voulez vous séparer de votre Coupé Bertone, n’oubliez pas que nous pouvons vous en donner une estimation rapide. Ça se passe en quelques clics par ici.
À contrario, si vous recherchez une 1750 GTV, Mecanicus vous propose un beau modèle de 1968 que vous pouvez découvrir par ici.