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Mauro Forghieri, décédé en novembre 2022, est un personnage indissociable de l’histoire de Ferrari. Entré très jeune au sein de la Scuderia, il a connu avec elle les plus grands succès. Retour en arrière sur sa brillante carrière.
Un jeune ingénieur promu directeur technique
Né à Modène en 1935, Mauro Forghieri intègre Ferrari une fois ses études d’ingénieur terminées. Son père, qui travaille pour le « commendatore » depuis de nombreuses années, a réussi à convaincre son fils, passionné par les avions et les moteurs à turbine, de rester en Italie plutôt que de s’exiler aux Etats-Unis.
C’est avec Carlo Chiti alors ingénieur en chef de la Scuderia, que le jeune Mauro fait ses premières armes en travaillant notamment sur la Ferrari 156.
Alors qu’il participe au développement de la 250GTO, intervient celle que l’on appellera « la révolution de palais » qui voit le trio Chiti, Bizzarrini, Tavoni quitter Ferrari.
Enzo Ferrari décide alors, à 27 ans, de lui confier le poste de directeur technique du département course.
Avec Dragoni comme directeur sportif, la Scuderia va alors traverser une période difficile où elle va devoir se remettre en cause et admettre qu’une voiture compétitive n’est pas forcément celle qui possède le meilleur moteur.
C’est avec la Ferrari 158, première monocoque de la marque en F1, que les succès arrivent puisqu’en 1964, la Scuderia fait coup double. John Surtees est sacré champion du monde des pilotes et la Scuderia remporte le titre constructeur.
S’il faut attendre quelques années pour revoir Ferrari triompher en monoplace, la fin des années 60 va voir, sous l’ère de Forghieri, apparaître les plus belles Sport Prototypes produites par la firme de Maranello.
P3, P4, 312P, PB ou 512 vont jouer les premiers rôles dans le championnat du monde d’endurance.
Après une période difficile faite de coups d’éclats mais aussi de désillusions, il faut attendre l’arrivée de la série des 312T pour voir enfin Ferrari revenir au premier plan en Formule 1.
En 1975, Lauda remporte le titre pilote, complèté par le titre constructeur pour la marque italienne.
Si en 76 James Hunt termine 1er, Lauda victime d’un terrible accident au Nürburgring n’a pas pu défendre son titre à armes égales, il triomphe de nouveau en 77.
Après une année sans où Lotus a raflé la mise, Sheckter remet les pendules à l’heure en 79 en terminant sur la plus haute marche du podium.
Associé à Villeneuve, il permet à l’écurie au Cheval Cabré de l’emporter aussi chez les constructeurs.
L’arrivée du turbo va à nouveau rebattre les cartes comme l’avait fait l’arrivée des jupes quelques années plus tôt.
Si 80 et 81 va voir le triomphe de Williams et Brabham, 82 et 83 vont permettre à Forghieri de savourer deux nouveaux titres constructeurs avec la Ferrari 126C.
Malheureusement, c’est aussi en 82 que Forghieri va vivre une de ses pires périodes avec la mort de Gilles Villeneuve et l’accident terrible de Pironi à Hockenheim.
En 1984, en désaccord avec les choix de sa direction, constatant la baisse de son influence sur les décisions prises, Mauro Forghieri abandonne son poste de directeur technique. Nommé responsable du bureau d’études avancées, il occupera cette fontion pendant deux ans avant de quitter Ferrari en 1987 après 28 ans de bons et loyaux services.
Embauché par Chrysler/Lamborghini, Il va travailler à la réalisation d’un moteur F1 voulu par l’association italo/américaine. Le manque de moyens financiers ne va pas permettre à Forghieri de mener à bien le développement de ce nouveau projet qui sera au final un échec.
Bugatti, marque nouvellement ressuscitée, lui demande alors de travailler sur la
Bugatti EB110S. Là aussi, le manque d’argent ne va pas lui permettre d’aller jusqu’au bout du développement de celle qu’il considérait comme la meilleure GT du monde.
Libre de tout engagement, il fonde, à Modène, Oral Engineering, société d’ingénierie qui travaille aussi bien dans le domaine de la moto, des bâteaux qu’avec le monde de l’automobile.
Mauro Forghieri s’éteint en novembre 2022 à Modène à l’âge de 87 ans.
Il reste pour toujours étroitement lié à l’histoire de la Scuderia. Homme de convictions au fort caractère, son surnom de « Furia » est là pour nous le rappeler, il aura marqué de son empreinte le monde de la compétition automobile. Il aura permis à Ferrari de remporter 4 titres de champion du monde des pilotes, et 7 titres constructeurs sans oublier ceux obtenus en Sport Prototypes.
Crédit Photos. Pinterest, ACO, RAI, Sportal, Galeron, MC
