C’est une populaire connue, reconnue, courante et prisée. La 203 est présente sur de nombreux rassemblements d’anciennes. Par contre, comme toutes les lionnes de son époque, elle a été déclinée en diverses versions. On s’intéresse aujourd’hui au Graal du genre, les deux versions les plus rares : les Peugeot 203 Coupé et Peugeot 203 Cabriolet.
On va commencer par reprendre les bases. La Peugeot 203 est la première lionne de l’après-guerre. Certes la 202 a fait tourner les usines à la sortie du conflit, mais il fallait une auto plus moderne pour la marque. Le lion a d’ailleurs la chance d’avoir les coudées franches puisque le plan Pons lui demande de produire des autos de moyenne gamme.
C’est dans ce contexte qu’on étudie une auto qui sera une 10cv fiscaux mais avec des performances et des technologies réservées aux autos de 11 à 14cv avant le conflit. Le bureau d’études travaille bien et on dévoile la Peugeot 203 au salon de Paris 1948.
L’auto est entièrement nouvelle avec un moteur 4 cylindres de 1290 cm³ pour 42ch, une boîte à 4 rapports non synchronisés et un freinage bien plus performant que les “02”.
D’abord sortie en berline au style très américain, l’industrialisation est longue, les matières premières étant rares. Cependant on la décline vite avec une berline découvrable et une version affaire à la présentation simplifiée. En 1950 on ajoute des versions familiales, commerciales et pick-up.
La nouveauté du salon de Paris 1951, pour l’année modèle 1952, c’est l’arrivée du cabriolet dans la gamme. Peugeot a toujours aimé décliner ses modèles dans de multiples carrosseries et l’habitude ne se perd pas.
Autant la découvrable reste une berline, autant la Peugeot 203 Cabriolet propose une ligne réellement nouvelle. L’auto ne propose que deux portes, mais quatre places, et l’arrière est rond, fuyant, reprenant un peu les codes des “01” et “02” Eclipse. Cependant, c’est bien une capote en toile qui couvre les occupants en cas d’intempéries. Bien intégrée à la ligne, elle est repliée dans un logement qui la cache totalement.
On note également une présentation en hausse. Cette version est haut de gamme et a droit à des sièges en cuir.
Au salon de Paris 1952 débarque la dernière déclinaison de la 203 : la version coupé. Pour le coup on se rapproche beaucoup de la ligne du cabriolet avec un arrière très rond. Clairement, les Américains auraient parlé de “Cabriolet Hard-Top” avec cette ligne. Sinon la Peugeot 203 Coupé n’apporte aucune nouveauté technique ou esthétique.
Cet esthétique va d’ailleurs susciter quelques remarques de la part de la clientèle. Il est vrai que le toit aurait pu être mieux intégré, aller plus loin sur l’arrière pour offrir une ligne plus fluide.
En 1954 la Peugeot 203 Cabriolet reçoit les mêmes évolutions que le reste de la gamme. Cela passe notamment par la boîte qui a toujours 4 rapports mais qui sont synchronisés. En fait, c'est la boîte de la future Peugeot 403, qui débarquera l’année suivante, dont il s’agit. On reconnaît ces autos à leur pare-chocs nervuré. Elle gagne d’ailleurs l'appellation Grand Luxe en se dotant d’un volant et d’une montre spécifiques, de deux pare-soleils et de pneus à flancs blancs.
Pourquoi ne parle-t-on que du cabriolet ? Tout simplement parce que la Peugeot 203 coupé est déjà retirée de la gamme ! Il s’est très mal vendu, au point que le lion ne déclinera pas la 403 dans cette carrosserie !
La Peugeot 203 Cabriolet reste au catalogue jusqu’en 1956. Elle est en fait remplacée par la 403 de même déclinaison.
Ce sont les deux modèles les plus chers de la gamme Peugeot 203, si on exclut les versions sportives proposées par Darl’Mat.
Pour s’offrir un des 2624 exemplaires de la Peugeot 203 Cabriolet, il faudra débourser environ 65.000 € ! Encore plus rare, la Peugeot 203 Coupé n’a été produite qu’à 955 exemplaires. Pour le coup elle est légèrement moins chère, on parle tout de même de 60.000 € environ. Évidemment, l'état joue grandement.