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Peugeot 309, un "hors série" à succès

Avec la marque Peugeot, jusqu’il y a une dizaine d’années, c’était simple. Les autos suivaient des séries faciles à lire : le premier chiffre donnait leur segment, le dernier, après le 0, donnait la “génération”. Pourtant il existe une auto hors-série, c’est la Peugeot 309.

Du projet C28 de Talbot à la Peugeot 309

À la fin des années 1970 le groupe PSA se porte acquéreur de Chrysler Europe. Si l’aventure paraît risquée, elle comporte quand même quelques avantages : quelques modèles sont tout récents, les usines sont nombreuses et les points de vente également. Simca en fait les frais, la marque qui avait vu le nom de Chrysler fleurir sur ses monogrammes depuis le milieu des années 70, est remplacée par Talbot, marque haut de gamme rachetée par Simca à la fin des années 50.

La Talbot Horizon est la compacte de base de la marque. Elle se vend correctement mais dès 1980 on pense à son remplacement en lançant le projet C28. Cependant PSA est dans le rouge. Très vite, on se rend à l’évidence que les modèles Talbot ne se vendent pas bien et que le réseau préfère, de loin, pousser la vente des Peugeot. La fin se profile pour la marque de Poissy et le projet C28 est récupéré par les équipes de Peugeot. En réalité, il est acté très tôt que la future auto serait une Peugeot, et non la fameuse Talbot Arizona dont l’existence est plus due a des maladresses de communication quand on veut ménager les ouvriers, en grève, de l’usine de Poissy.

La nouvelle auto sera donc une grande sœur de la future M24, qui deviendra la 205, et sera également placée sous la future berline, la 405. La plateforme est celle de la 205, rallongée. Les moteurs seront des Poissy, certes pas de prime jeunesse mais toujours déclinés et fiables.

Pour la ligne on se rapproche de ce qui donnera la 205 sans pour autant la copier. Par contre on lorgne du côté de la concurrence et notamment la R11 avec une lunette arrière bulle qui cache un vrai hayon. Les lignes sont surtout très proches du concept-car VERA+ Profil exposé à Birmingham en 1982.

VERA+ Profil

Vient enfin la question du nom. Et là c’est une vraie galère qui attend la marque. Logiquement l’auto qui se placerait entre les 205 et 405 serait la 305. Mais le nom est déjà pris. Et la Peugeot 305 n'est pas forcément bien placée dans la gamme… On pense alors à l’appeler 300, histoire de laisser la carrière de 305 et la nouvelle auto se terminer avant de passer au numéro suivant. Le souci c’est que ça casserait beaucoup trop la logique des numéros. On envisage aussi de passer à la série des 06. Finalement on opte pour la Peugeot 309, qui fait débat. On passe alors à la Peugeot 308, on semble s’arrêter dessus, on prépare même le lancement et la communication qui va avec.

Au final on repartira bien sur Peugeot 309, mais au dernier moment. C’est sensible dans le monogramme qui ne sera pas apposé sur les premières autos !

Cette hésitation quant au nom a contribué à l’idée du rebadgeage express d’une Talbot Arizona et le nom 309 a été perçu comme étant un poil sur la soupe… mais la carrière de la voiture prouvera qui avait raison.

La carrière de la Peugeot 309

C’est le 17 Octobre 1985 que Peugeot présente sa nouvelle auto. La gamme est complète avec un modèle de base et une GL reprenant le 1118 cm³ bien connu des amateurs de Simca. Suivent les GL Profil et GR, avec un 1294 cm³, également un moteur Poissy. La SR adopte un 1580 cm³ et la GT avec son 1905 cm³ de 105 ch. Forcément l’équipement s'accroît avec les versions.

Peugeot 309 GT

En Juillet 1986, pour le millésime 1987 donc, apparaissent les GLD, GRD et SRD qui reprennent les finitions des précédentes autos, le D signifiant évidemment Diesel. Ce sont des blocs de 1905 cm³ qui logent sous le capot et la puissance est la même sur toutes les autos : 65 ch.

L’année suivante, ce sont les versions 3 portes qui apparaissent. XE, XL et XLD, XR et XRD, elles reprennent les équipements des versions 5 portes.
On en profite pour présenter une nouvelle 5 portes : l’Automatic et son 1580 cm³. Et puis la version la plus connue apparaît : la Peugeot 309 GTI qui reprend le moteur 1.9 de 130 ch de la 205 du même nom.

Les Peugeot 309 3 portes

Pour le millésime 1990 les Peugeot 309 sont restylées. La planche de bord est repensée, la calandre reçoit des barrettes simples au lieu des doubles, les feux arrière se rapprochent de l’esthétique de ceux des 405 et le seuil de coffre est abaissé. Les versions équipées du moteur Poissy l’abandonnent au profit des TU plus modernes et plus “Peugeot”. La GT est remplacée par les SX ou XS, une version Turbo diesel de la SRD porte la puissance à 78ch. Enfin, une nouvelle GTI débarque. Avec 16 soupapes elle sort désormais 160 ch du 1.9 litres !

Peugeot 309 SX

L’année suivante on abandonne les versions de base GE et XE et les versions haut de gamme reçoivent des inserts chromés dans les pare-chocs. L’équipement progresse aussi et la liste des options voit apparaître l’ABS sur les Peugeot 309 SRD Turbo, SX, XS et GTI.

Pour le millésime 1993 les GL et GLD sont remplacées par les Vital tandis que les GRX remplacent les GR et XR. Tous les moteurs essence reçoivent un catalyseur qui fait chuter leur puissance.

Ce sera de courte durée puisqu’en Juillet suivant seules les versions diesel sont au catalogue. On a présenté la remplaçante de la Peugeot 309, qui reprend la logique de la numérotation : la 306.

La Peugeot 309 en collection

Avec 1.649.177 autos produites jusqu’en 1994 on pourrait penser voir plus de Peugeot 309. Mais comme toutes les autos de cette époque, subsistent surtout des versions pêchues. Les GTI ont évidemment la cote, les GT, SX et XS, sont également un peu présentes… mais globalement on en voit peu.

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