Le premier prototype est construit en 1926 et son châssis porte le numéro 41100. Connue sous le nom de Coupé du Patron, la voiture exhibe une carrosserie ouverte de tourisme récupérée sur une Packard avec un empattement long (4,57 mètres) et le moteur à course longue (14726 cm3). En 1928, elle change deux fois de carrosserie, toutes deux d’Ettore Bugatti, d’abord en Coupé fiacre puis en berline de style hippomobile. En 1929, elle est équipée d’une carrosserie deux portes signée du carrossier parisien Weymann. Malheureusement, un jour sur le chemin de Strasbourg, Ettore Bugatti s’endort au volant du coach et le détruit. Il est alors entièrement reconstruit sur un empattement plus court (4,21 mètres), mais le Coach conserve le même numéro (41100). La carrosserie est redessinée par le jeune fils, Jean Bugatti, et reçoit une nouvelle appellation « Coupé Napoléon ». Ce modèle restera dans la famille Bugatti jusqu'à ce que Fritz Schlumpf en fasse l'acquisition pour sa collection en 1963, collection par la suite incorporée dans ce qui est maintenant ‘La Cité de l’Automobile’.
Le « Coupé Napoléon » dispose d’un moteur monumental de 15 litres. La production postérieure sera équipée d’un moteur plus modeste de 8 cylindres en ligne d’une cylindrée de 12.7 l pour une puissance estimée de 300 chevaux à 1 800 tr/mn. Ce moteur de 350 kg était dérivé d’un moteur d’aviation conçu et crée pour l’armée française et doté de trois soupapes par cylindre mais avec seulement un carburateur unique. La consommation est de 60 litres aux 100 km. La boîte de vitesse est une boîte-pont à 3 rapports, la 2e constituant une prise directe, et la 3e étant une surmultipliée. Le couple du pont est de 16/54. La vitesse de pointe est estimée à 200 km/h.
Ce même groupe moteur servit aussi à équiper 76 autorails fabriqués entre 1934 et 1939. Ettore Bugatti réussit à persuader le ministre des transports de l'époque de financer leur acquisition par la SNCF.