Depuis 1955, la Citroen DS apporte une vision différente de la berline rapide. Mais ses moteurs ont toujours été jugés indignes de ses capacités routières hors normes. Pour 1968, Robert Opron retouche avec justesse le dessin initial de Flamino Bertoni, offrant ainsi un nouveau visage. Après la DS 21, en 1972 Citroen concède enfin un moteur plus « velu » apte à mettre en valeur les qualités routières de la DS et tenir la concurrence en respect. J’ai nommé la DS 23 Carburateurs Pallas.
A force de le faire évoluer, le quatre cylindres hérité de la Traction (!), atteint désormais 2,3 litres de cylindrée. En position longitudinale, il est coiffé d’une culasse à 8 soupapes. Pour l’alimentation, un carburateur compound double corps Weber. Le conducteur de la DS 23 Carbu peut donc compter sur 115 ch à 5 500 tr/mn et 187 Nm à 4 000 tr/mn. Des valeurs qui lui permettent de ne plus souffrir de la concurrence en ligne droite. Complétée d’une transmission 5 rapports semi-automatique (c’est-à-dire sans embrayage) la DS 23 Carbu file jusqu’à 173 km/h. Pas mal pour une auto dont la conception remonte à 1955 ! C’est dire si elle était en avance sur son temps. L’essieu AV est composé de roues indépendantes tenues par deux bras chacune, alors que l’essieu AR se contente d’un seul bras par roue. Des barres antiroulis AV et AR complètent l’ensemble tandis que la suspension hydropneumatique se charge de faire le reste. Un système qui étonne encore aujourd’hui par sa qualité de filtrage privilégiant un confort excellent, tout en conférant une tenue de route impeccable. Seul reproche en conduite musclée, le tangage de la caisse du à la souplesse trop forte. La direction est à crémaillère et assistée tandis que des disques « maison » et des tambours se chargent de ralentir la berline « à la française ». A noter un double circuit de freinage, qui avec le reste autorise des puissances de décélérations assez redoutables, d’autant plus que la DS 23 Carbu n’est pas légère avec 1 340 kg. L’habitacle n’évolue guère et conserve une position de conduite assez datée, mais des commandes souples et douces (merci l’hydraulique) et des sièges « smoothy » dans lesquels on s’enfonce avec délice. L’équipement de série est dans le ton de la concurrence, et on déplore quelques détails de finition qui pourraient être améliorés.
Source : http://www.guide-autosport.com