La DS, surnommée "la bombe Citroën" par la presse de l'époque, est exposée pour la première fois au Salon de l’Automobile de Paris de 1955. Elle vient remplacer une Traction devenue désuète. Mais voilà, cette nouvelle DS n'est pas encore fiable et effraie quelque peu la clientèle. Pierre Bercot, à la tête du double chevron, décide de faire une version simplifiée de la DS : l'ID. Elle tire ce nom du moteur 11 D reprit de la Traction, auquel Citroën a ajouté le " i " pour former « idée ». Extérieurement, la DS et l'ID sont très proches l’une de l’autre.Cette dernière est même souvent appelée à tort « la DS du pauvre » alors qu'elle mériterait plutôt le nom de « la Traction du riche ». Moins luxueuse que sa grande soeur, c’est sous le capot que l’ID se distingue de la DS, elle ne reprend que le minimum des solutions technique d’avant-garde. Elle est présentée à Paris le 4 octobre 1956 et commercialisée le 2 mai 1957. En Juillet, le règne de la Traction prend fin et sa production est stoppée.
En 1970, le modèle ID 19 laisse place à la D Spécial, tandis que la version ID20 évolue en D Super. Cette dernière sera remplacée en 1973 par la D Super 5.
L'étude de la remplaçante de la Traction débute, peu avant la Seconde Guerre Mondiale. Le projet porte d'abord le nom de "VGD" (pour Véhicule de Grande Diffusion). Pour André Lefèvre, chef du projet, il faut une voiture aérodynamique. Pour cela il fait appel au styliste Flaminio Bertoni, déjà le père des lignes de la Traction Avant. Bertoni va entamer une longue étude de style avec des dessins de prototypes aux formes profilées. Il révolutionne les techniques de conception du bureau d'études et est le premier à faire des maquettes de ses dessins. En effet, la DS n'est pas seulement dessinée, elle est aussi sculptée.
La forme de la DS est née d'une goutte d'eau, ses voies avants sont plus larges que ses voies arrières, sa ligne est élégante et aérodynamique. Les prises d'air sont cachées sous sa jupe avant, laissant place à une mince calandre accolée au pare-choc et à un long capot.
Les clignotants arrière en forme de cornets sont astucieusement dissimulés dans l'angle entre le toit et le montant arrière.
Ce modèle-ci est présenté dans sa robe vert argenté (peinture métallisée en option au catalogue) et son pavillon crème (en plastique armé). Contrairement à la DS, les chevrons ne sont pas dorés, ils sont chromés.
À l'époque elle opère déjà une fracture stylistique avec ce que faisaient les autres constructeurs. Tous s'inspiraient du style italien ou américain, ce qui donnait des voitures flamboyantes aux grandes calandres verticales, aux longs capots et aux pare-chocs immense et chromés. La DS a son propre style. Elle garde un équilibre idéal entre sobriété et douceur, lui donnant des formes harmonieuses. En effet, l'extérieur se compose d'une alliance délicate des surfaces métalliques et vitrées.Sa carrosserie est lisse, aux formes douces, sertie de légères touches de chromes et de baguettes en inox qui viennent souligner avec élégance chacune de ses courbes.
Elle intègre des poignées de portes encastrées.
Son dessin n'a que peu évolué au long de sa carrière. En 1967 Robert Opron lui intègre des doubles phares à l'avant qui pivotent dans les virages, doublant ainsi la profondeur de son regard et qui lui donnant des ailes plus bombées.
Elle marque un véritable tournant dans l'Automobile.
L’habitacle est un véritable salon, les garnitures et les tapis sont épais et moelleux. L'expérience à bord est saisissante, l'intérieur est lumineux, spacieux et confortable.
La planche de bord est également agrémentée d’un cendrier, d’une montre électrique sur la console centrale et d’une boîte à gants fermant à clé. Les poignées de portes et les manivelles de montée de glaces sont chromées comme sur les DS
Derrière son volant monobranche enrobé de mousse ferme, la D Super 5 reprend le tableau de bord à trois cadrans de la dernière DS, avec un compteur central et un compte-tours électronique.
Le frein de stationnement est commandé par une pédale au lieu d’un levier à main (tout à gauche) et l'habituel "champignon" du frein de la DS est ici un "doseur" présenté comme une pédale de frein classique.
Les sièges avant sont si larges qu'ils forment une banquette.
Le coffre offre quant à lui un volume de chargement remarquable, notamment grâce à la roue de secours siturée sous le capot. Il laisse par ailleurs voir la forme du châssis et des longeron
La D Super reprend le moteur essence de 2 175cm3 de 12CV de la DS 21 mais doit en contrepartie se doter d'une boîte mécanique cinq vitesses. Le bloc développe 106 ch à 5 500 tr/min et permet à la D Super d'atteindre les 175km/h pour une consommation moyenne de 7-8L/100km. Derrière le profil avant-gardiste de la DS, se cache une technologie innovante. Elle bénéficie de la servodirection de série: une direction assistée d'une grande précision et évidemment de la fameuse suspension oléopneumatique qui lui confère une tenue de route remarquable et permet de garder un assiette constante. Malgré tous ces équipements, son poids reste raisonnable avec seulement 1265 kg.
Sous le capot il ne reste pas beaucoup de place, les fameuses sphères vertes dans lesquelles se trouvent le mélange gaz/LHM (liquide hydraulique minéral).
Le reservoir de LHM qui alimente la suspension, la direction assure un freinage très puissant !
La véritable expérience en DS (ou en D Super) se fait sur la route, elle procure une sensation de flottement, comme en apesanteur. Plus la vitesse augmente, moins on ressent les aspérités de la route, on ne perçoit pas la moindre vibration, seulement le doux son du moteur. Cette douceur apporte une impression de sécurité. De plus, sa garde au sol ajustable permet de franchir les chemins sans aucunes difficultés.