Des années 70 apparaissent les premières séries limitées sur le marché européen, Citroën en fut l’un des précurseurs et proposa chaque année au moins une telle version. Après les 2CV Spot en 1976, la Dyane Caban en 1977, c’est au tour de la GS d’avoir sa série limitée dévoilée en 1978 et dénommée « Basalte ».
L’unique série limitée sur base de GS (les Chic et Tuner le seront sur base GSA) fait partie des premières séries limitées proposées sur le marché français, deux ans après les Simca 1000 Extra et Citroën 2CV Spot. Réalisées avec un équipement plus riche ou une présentation tape à l’oeil, les séries limitées permettent alors d’écouler quelques stocks tout en dynamisant l’offre commerciale de la voiture.
La GS Basalte entre donc pleinement dans cette définition, série limitée proposée à 1.800 exemplaires (pour la France), commercialisée à partir d’avril 1978 (soit 8 ans après le lancement du modèle), la Basalte devait donc donner un nouvel attrait à la 7CV Citroën. Mais la réalité n’est pas aussi simple, dans les années 1970, Citroën est présent aux Etats-Unis de manière fort timide, bien qu’en 1972, la Citroën SM y fut élue voiture de l’année (une première pour une non américaine), l’intérêt des américains pour cette voiture retombera rapidement dès les premiers retours d’entretien. Mais ces quelques déboires n’empêchent pas Citroën de réfléchir à une version américaine de ses CX et GS.
La GS fut adaptée aux normes américaines, sa commercialisation outre-atlantique semblait imminente mais les normes américaines ont, semble-t-il, empêché sa commercialisation, à moins que la maison mère Peugeot n’ait décidé de réduire la voilure de Citroën pour laisser la place à Peugeot aux "states". Quoiqu’il en soit, Citroën se retrouve alors avec des équipements américains sur les bras, et plutôt que de tout jeter, le service commercial du double chevron proposa l’idée d’une série limitée pour les écouler. Ainsi est née la GS Basalte.
Réalisée sur la base d’une GS 1220 Club dont elle hérite de la mécanique, à savoir le quatre cylindres à plat proposant 65Ch et une boite à quatre rapports, le tout sans aucune modification par rapport à la grande série. La Basalte se distingue par sa présentation, à l’extérieur, elle propose une robe noire avec de larges bandes rouges sur les flancs, ainsi qu’un stickers « Basalte » sur le capot, elle reprend également les enjoliveurs en inox de la Pallas. Dans l’habitacle, on est en plein dans les années 1970 avec un tissu au motif pied de poule, rouge vif, avec quelques pointes de noir.
Notons également la présence d’antibrouillards sous le pare-chocs, ou encore les lave-phares spécifiques au modèle (et destinés initialement aux GS Export US). La Basalte reprend la riche finition de la GS Pallas pour proposer de série le toit ouvrant, une radio à lecteur cassettes, de vitres teintées et d’une moquette plus épaisse. Faisant son entrée le 5 avril 1978 dans les concessions, les 1800 unités de GS Basalte destinées à la France sont écoulées dès le 20 avril, et ce malgré un prix de 29.700Francs (soit 3.200 francs de plus que la GS Club qui sert de base).
Egalement commercialisée dans d’autres pays européens dont la Belgique ou l’Allemagne, la production totale de la GS basalte atteint les 5.000 unités. Aujourd’hui, les exemplaires survivants sont rares, faisant de la GS Basalte un modèle recherché et donc coté, une sorte de graal qui se situe en dessous de la GS Bi-rotor et sa mécanique expérimentale.