La version « coupé aérodynamique » de la 400 Superamerica est basée sur une étude de conception présentée par Pininfarina au Salon de l’automobile de Turin en novembre 1960. Le concept a été adapté à une 400 SA, châssis 2207SA, nommée Superfast II, que Battista « Pinin » utilisait comme véhicule personnel tandis qu’en parallèle, sa forme a connu toute une série de développements. Ses longues lignes harmonieuses qui rejoignaient l’habitacle doté de montants de pare-brise incurvés lui ont valu l’appellation de « coupé aérodynamique ».
La lunette arrière légèrement inclinée formait une ligne droite qui se prolongeait vers le coffre jusqu’à la poupe, au niveau des pare-chocs. Les feux arrière ronds étaient logés dans une protection horizontale intégrée aux demi pare-chocs enveloppants. La version initiale était dotée de phares escamotables placés dans le panneau avant et d’une grille de calandre alvéolée fine encadrée par des demi pare-chocs dotés de butoirs qui s’étendent sous la jupe avant.
Pendant l’hiver 1960-61, une grande prise d’air fine encastrée dans un cadre chromé fantaisie a été ajoutée au capot, de petits feux de stationnement ronds ont été semi-encastrés sur le dessus des ailes avant, les carénages des passages de roue arrière ont disparu et des custodes ont été aménagées dans les portes.
Superfast III, le deuxième modèle reprenant le même design sur le même châssis, a été présenté au Salon de l’automobile de Genève en mars 1962. Il affichait un habitacle vitré revisité avec de nouveaux montants en C plus fins et des vitres de custode arrière plus grandes. L’avant s’est vu doter d’une prise d’air de radiateur en ellipse très fine avec un volet thermostatique métallique orné du cheval cabré. D’autres modifications notables ont été apportées : le blanc a été remplacé par du vert métallisé (une modification intermédiaire avait introduit du gris métallisé), le carénage des passages de roue arrière a été remis au goût du jour et des sorties d’échappement ont été aménagées dans les panneaux inférieurs des ailes arrière.
Ce modèle a ensuite subi d’autres modifications pour donner naissance à la Superfast IV, la métamorphose la plus visible concernant les phares.
Les phares escamotables ont été remplacés par des phares doubles non carénés de 7″ de diamètre extérieur et 5″ de diamètre intérieur, une caractéristique qui sera reprise sur la 330 GT en 1964. D’autres modifications plus discrètes ont également été effectuées : le design des montants en C a été revu et le bord inférieur de la lunette arrière a été relevé.
Entre-temps, la production en série du modèle a été lancée et la première version commerciale a été présentée au Salon de l’automobile de Genève de 1961. Ce modèle intégrait l’essentiel des caractéristiques de la Superfast II, à l’exception des phares, qui se présentaient sous la forme d’unités traditionnelles sous carénage Plexiglass encastrées dans les ailes avant. Comme indiqué précédemment, chaque véhicule présentait des caractéristiques spécifiques. Outre les phares non carénés ou carénés, les clients avaient le choix entre différentes options pour les poignées des portes (bouton-poussoir chromé standard ou levier encastré) et pouvaient opter ou non pour le carénage des passages de roue arrière. L’empattement était de 2 420 mm sur les modèles produits jusqu’au milieu de l’année 1962 et de 2 600 mm sur les modèles produits ensuite.
Les derniers modèles se distinguaient par un plus grand espace entre le bord arrière de la porte et le bord avant du passage de roue arrière. En général, un bossage sur le capot remplaçait également la prise d’air chromée des carburateurs. La production totale compte une Scaglietti Spider, une Scaglietti Berlinetta, neuf cabriolets et 35 coupés, avec des numéros de châssis compris entre 1517SA et 5139SA. À noter que les numéros des châssis des deux GTO 4 litres (châssis 3765 et 4561) et des quatre Berlinetta 330 LM (châssis 4381, 4453, 4619 et 4725) comportaient le suffixe SA rappelant cette série.