Présentée au Racing Car show en janvier 1965, cette barquette biplace correspond au règlement de la catégorie Sport en pleine croissance aux Etats-Unis et qui connaîtra aussi un certain succès en Angleterre et en Europe. Le châssis est conçu pour être engagé dans plusieurs catégories selon les moteurs montés, on retrouve alors la voiture en Groupe 7 avec des moteurs Chevrolet.
Construite sur un châssis monocoque, elle est habillée d'une jolie carrosserie aux lignes galbées et peut alors accueillir de gros moteurs V8.
La génération MkII Spyder de la Lola T70 a introduit beaucoup plus d'aluminium dans son châssis, ce qui a réduit le poids total de 32 kg. Plus de poids a été économisé en utilisant de la fibre de verre imprégnée de couleur. Cela a abouti à un T70 289 propulsé par Ford ne pesant que 681 kg, en revanche les voitures équipées de motorisation Chevrolet 327 pesait elle 726 kg.
D'autres petits changements sont intervenus avec la version MkII : les roues sont élargies, les radiateurs consolidés avec une grande unité de refroidissement dans le nez, et des points de suspension révisés.
La numérotation des versions T70 Mark II est comprise entre les numéros : SL71/16 produit en 1965 et SL71/48 de 1967.
Le premier châssis MkII a été livré au Team Surtees et à John Mecom, il remporte sa première victoire au Guards Trophy Meeting à Brands Hatch.
Au total, 33 MkII Spyders ont été construites par Lola, une version qui sera considérée par certains comme la plus réussie des T70.
Assurant le développement et l'engagement de la voiture officielle, John Surtees ne tarde pas à accumuler les succès sur les pistes britanniques. Denny Hulme a notamment remporté 11 courses en Europe au volant du châssis SL71 / 31 pour le team de Sidney Taylor, remportant la première des cinq courses, dont le Tourist Trophy à Oulton Park. Alors que les premiers modèles sont exportés outre-atlantique, les Lola sont les seuls susceptibles de concurrencer les imbattables Chaparral.
Fin 1965, une nouvelle MkII à châssis allégé voit le jour et, à son volant, Surtees enlève l'année suivante la première édition du Challenge Can-Am.
Des pilotes tels que Graham Hill et David Hobbs ont conduit avec succès pour l'équipe de Surtees. La voiture subira néanmoins un accident avec John Sturees à son volant sur le circuit Mosport, nécessitant alors une reconstruction et un nouveau châssis (un 17e châssis non numéroté). Brian Redman a également remporté deux victoires pour Red Rose Racing en SL71 / 27.
En 1966, 16 voitures ont été livrées aux États-Unis et ont remporté le championnat USSRC en 1966 et 1967. Etant l'agent américain de Lola, le Mecom Racing Team était sous une forte pression pour performer. Ils ont vendu les voitures à des équipes privées qui utilisaient des pilotes tels que George Follmer, Dan Gurney, Mark Donohue, Roger Penske et Buck Fulp. Les T70 ont remporté les deux premières manches du championnat CanAm en 1966, qui fut finalement remporté par John Surtees.
Des victoires qui se traduisent par un immense succès commercial pour Lola qui se met à produire de gros volumes presque à la chaîne.
Dans ce climat porteur, Surtees et Broadley décident de se lancer en 1967 dans le Championnat du monde des Sport-Prototypes qui connaît alors un formidable retentissement à travers le duel Ford-Ferrari. Si pour Surtees, l'aventure se pimente d'un goût de revanche sur Ferrari dont il a été exclu sans ménagement l'année précédente, Broadley y voit surtout une formidable opportunité commerciale. Lola n'existe, et ne vit que par la vente de voitures de course et pour l'instant, les équipes privées n'ont le choix en Groupe 4 qu'entre des Ford GT 40 et des Ferrari LM à bout de souffle. Un marché d'autant plus prometteur que le Championnat britannique a écarté les barquettes du style Can-Am, au profit des sport-Prototypes depuis 1966, et que le calendrier international n'a jamais été aussi riche d'épreuves de ce type.